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Le jour où Ziggy et lui s’étaient endormis l’un contre l’autre, Ezekiel avait réalisé à quel point elle lui avait manqué. À quel point il l’aimait toujours autant, blotti contre elle, son bras enserrant sa hanche, son souffle apaisant contre son cou. Ils s’étaient endormis ainsi, paisiblement, oubliant les tracas du quotidien, laissant la fatigue les envahir.
À son réveil, Ezekiel avait découvert que Ziggy avait laissé l’album photo dont elle lui avait parlé. Alors qu’il s’était doucement détaché d’elle et qu’elle s’était rendormie dans le canapé, Ezekiel avait pris le temps d’apprendre traits pour traits le visage de son fils qu’il avait malheureusement loupé. Tout au long de sa lecture de l’album, il s’en était voulu d’avoir été absent. La culpabilité pesait gros sur le cœur de l’ancien pilote. Ça n’avait été que quatre petits mois au cours d’une vie mais il s’agissait tout de même de quatre mois de loupé, des moments incroyables qu’il n’avait pas vécu avec son fils, aussi infimes furent-ils.

Finalement, lorsqu’il referma l’album, Ezekiel sentit un poids se déposer sur ses épaules, l’affaissant, l’empêchant de se tenir droit. Lorsque Ziggy s’éveilla, il lui avait préparé un café, rien d’incroyable. Et après un bisou sur le front, rempli d’amour, il s’était échappé à nouveau, décidant de prendre du temps pour lui, pour réfléchir à ce qu’il avait fait, ce qu’il avait loupé, ce qu’il avait foiré. Il avait l’étrange sensation qu’en écoutant aveuglément son père, Ezekiel avait fauté. Il avait l’impression d’avoir trompé Ziggy, continuant de lui cacher par la même occasion ce qu’il avait fait pendant toutes ces années.
Il avait si peur de tout détruire entre eux qu’il n’osait pas avouer les raisons pour lesquelles il était parti du jour au lendemain - parce que ce n’était que des excuses, au fond. Parce qu’elle ne lui pardonnerait jamais. Seulement, si elle le découvrait par elle-même, il n’y avait plus aucune chance qu’il se passe quoi que ce soit entre eux.

Avouer ses fautes, lui dire la vérité. Elle le méritait bien. Et si elle le rejetait, il aurait au moins eu l’honnêteté de tout lui raconter.
La peur rendait ses mains moites. Il avait donné rendez-vous à la jeune femme dans un endroit calme, neutre mais pas trop fréquenté pour éviter d’attirer l’attention des gens si elle explosait devant tout le monde. Un parc, sous un soleil puissant, avait été l’endroit idéal. On ne crevait pas sous la chaleur, mais on n’avait pas tellement besoin de se couvrir non plus.
Ezekiel s’était assis et avait patiemment installé diverses choses au sol. De quoi faire un petit repas sans qu’il n’y ait quelque chose de trop romantique : cela ne servait à rien dans les circonstances actuelles, Ezekiel n’était pas là pour lui jouer du violon avant de l’enterrer six pieds sous terre avec ce qu’il avait à lui raconter.

Alors qu’il était en train de finir de tout préparer à l’ombre d’un arbre, sous la brise du midi, Juniper lança un petit cri du haut de sa branche. Ezekiel leva la tête et l'aperçut arriver, flamboyante, magnifique sous les rayons lumineux du soleil. Comme au premier jour.
Il en perdit ses mots quand elle arriva à sa hauteur, le cœur battant à mille à l’heure dans sa poitrine, tambourinant jusque dans ses tempes. Il la prit dans ses bras et bégaya quelques mots de salutations avant de l’inviter à s’asseoir. Il prit place à son tour, gardant une légère distance. La proximité l’aurait empêché de dire ce qu’il avait à dire.
« Sers-toi si … si tu as faim. » lança-t-il en désignant le repas étalé dans plusieurs petits plats. « Je … si je t’ai fait venir, Ziggy, c’est parce que je me sens prêt à te raconter ce qu’il s’est passé pendant que j’étais absent. Ce ne sera pas facile à entendre et je comprendrais si tu ne veux pas terminer ce repas à mes côtés. En revanche, j’aimerais te demander de me laisser raconter ma version de l’histoire du début à la fin. Une fois que tu auras les informations, tu en feras ce que tu veux. Tu pourras aller voir les personnes concernées ou te renseigner sur Internet. Simplement, laisse-moi t’expliquer ma version. »

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Le poids sur ses épaules, dans sa poitrine était toujours aussi étouffant, même après avoir parlé de Zadig à Ezekiel. C'était important, elle le savait, nécessaire. Il avait le droit de savoir qu'il avait eu un fils, même si ce dernier n'avait pas survécu, même si il n'était plus de ce monde aujourd'hui. Leur enfant avait vu le jour, avait eu quatre beaux mois de vie, avait été aimé, choyé, avant que le destin ne frappe et ne l'emporte, emmenant avec lui une énorme partie de Ziggy. La jeune femme n'avait plus jamais été la même ensuite, détruite par ces épreuves qu'elle n'imaginait pas vivre un jour. Alors même si le retour de Zeke dans sa vie avait été comme une bouffée d'air qu'elle n'osait pas encore tout à fait avaler, Ziggy ne pourrait pas dire que ça n'avait pas été agréable, de pouvoir en parler, que Zadig soit un peu plus connu, que les photos aient été partagées. Et elle n'en avait pas voulu au blond d'être parti rapidement après ça, avait comprit qu'il avait besoin de temps pour digérer la nouvelle - qui n'en aurait pas eu besoin.

Est-ce qu'elle avait été surprise de ce rendez-vous ? Pas tellement. Ziggy s'attendait bien à avoir de ses nouvelles - même si une part d'elle lui disait de rester prudente, qu'il pouvait peut-être disparaître de nouveau sans donner signe de vie. Alors après un réveil encore un peu difficile, aidée par ses pokémons, Ziggy avait trouvé la force de prendre une douche et d'enfiler des vêtements toujours bien trop larges pour elle, foncés, une manière de cacher ce qui se trouve là-dessous, même si c'est Zeke qu'elle rejoint. Il lui faudra du temps, pour s'accepter de nouveau, pour reprendre du poids, un train de vie normal. Le parc avait été rejoint, accompagnée comme toujours de Lancelot, de Noctus et de Kelliwic'h. Il ne lui a pas fallu longtemps pour repérer Ezekiel, entre le pique-nique préparé au sol, et les exclamations de Juniper qu'elle aura entendu. Après un regard avec Noctus et Lancelot, Ziggy les autorise à rejoindre les pokémons d'Ezekiel, caressant un instant le casque de Kelliwic'h en sachant très bien qu'il ne s'éloignera pas des masses.

Les bras d'Ezekiel autour d'elle, Ziggy dépose un léger baiser sur sa joue en le serrant un peu contre elle, s'asseyant ensuite en tailleur face à lui, le Type:0 s'allongeant derrière sa dresseuse comme pour surveiller les alentours. Les mains jointes, Ziggy triture la peau autour de ses ongles, hochant doucement la tête quand il lui propose de se servir. Elle préfère prendre de quoi boire pour le moment, pas très affamée - comme toujours -, avant de revenir triturer la manche de son pull. Elle l'écoute, intègre les informations en hochant la tête, reprenant une gorgée de sa boisson avant de la reposer et de se mordre la lèvre inférieure, osant relever ses prunelles sur le visage d'Ezekiel. " Je t'écoute, Zeke.. Et je ne t'interromperais pas, tu peux prendre ton temps. " Un léger, mince sourire pour l'encourager avant de reposer son regard sur les mets préparés, revenant triturer sa manche ou la peau autour de ses ongles, selon, un peu anxieuse à l'idée d'entendre ce qu'il doit lui dire.. Mais les choses ont changées, le temps est passé.. Sa réaction ne sera peut-être pas aussi intense qu'elle aurait pu l'être à l'époque.

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Il était temps de prendre les choses en main, de lui raconter ce qu’il s’était passé, sans tergiverser. Il ne savait pas tellement par où commencer. Il avait déjà pris le temps de faire un pique-nique, de prendre son courage à deux mains pour lui parler. Malgré tout, il ressentait une peur immense : celle de se faire rejeter quand elle apprendrait la vérité. Il avait peur de la perdre mais il savait qu’en entretenant un mensonge, Ezekiel se tirait une balle dans le pied. Ses Pokémons avaient tenté de l’apaiser, en vain. Il avait la jambe qui n’arrêtait pas de bouger, il avait fait les cent pas avant qu’elle arrive, il avait mis de la musique en espérant calmer les battements hyperythmés de son cœur mais rien n’avait fonctionné. Et maintenant qu’elle était devant lui, c’était pire. La chance, c’était qu’elle acceptait de l’écouter tranquillement. Il pourrait ainsi prendre son temps pour lui expliquer ce qu’il avait sur le cœur. Il poussa un profond soupir, plongea son regard dans celui de la jeune femme et attrapa son courage afin de ne pas laisser un immense silence entre eux.

« Bien … euh. J’ai passé un bon moment à essayer de savoir comment j’allais t’expliquer tout ça. Quand je suis parti, j’ai énormément réfléchi et ne crois pas que tu ne m’as pas manqué à chaque instant de ma vie. À chaque seconde, Ziggy, tu me manquais terriblement. Et j’aurai pu aller à l’encontre de ce que je vivais mais malgré mon amour pour toi, je n’en n’avais pas le courage. Par avance, je m’excuse pour ma lâcheté parce que tu ne mérites pas ça … »

Il marqua une pause, cherchant par où commencer. Le mieux aurait été de commencer par le début, c’est pourquoi il revint quelques jours avant son départ précipité.

« Mon père voyait d’un mauvais œil notre relation. Il a toujours été persuadé que t’avoir dans ma vie m’empêchait d’être au meilleur de ma forme dans les courses GP. C’est vrai que c’était devenu une passion, un loisir quand je me suis mis avec toi. Parce que j’avais mis notre relation au premier plan. »

Il était vrai que dans les premiers temps auprès de Ziggy, quand il s’était rendu compte de son amour, il avait commencé à mettre de côté sa carrière GP, jusqu’à en faire à la manière d’un simple loisir. Plus que tout au monde, il préférait rentrer à la maison pour profiter d’elle que d’aller là-bas. Puis, le milieu avait changé, les gens, l’atmosphère était devenue trop tendue. L’environnement ne plaisait plus à Ezekiel à cette époque.

« Il m’a menacé. D’abord, il m’a promis une somme d’argent pour que je te quitte et que je reprenne à plein temps la GP, j’ai refusé. Je ne t’en ai pas parlé parce que les relations avec mon père ont toujours été compliquées et j’ai toujours eu beaucoup de mal à en parler. De plus, je pensais te protéger : ce n’était pas le cas. Il est revenu à la charge une semaine après, cherchant à me montrer d’autres jolies femmes de mon âge, qu’il avait sélectionné dans son cercle proche, dans l’espoir que celle-ci me tire vers la GP, me soutienne comme un Pom-Pom girl ou même comme une secrétaire. Évidemment, encore une fois, je n’étais pas intéressé. »

Il se racla la gorge, but un verre d’eau et en proposa un à Ziggy simplement par les gestes, lui demandant du regard.

« La dernière fois qu’il est venu, il a menacé de s’en prendre à toi. Et à tes pokémons. Alors, j’ai vrillé, je me suis battu avec mais j’ai finalement craqué sous ses menaces. Et je t’ai laissé seulement un mot parce que j’avais terriblement honte et je ne savais pas comment te l’annoncer. Pendant tout ce temps, j’ai continué de subir la pression de mon père ; il m’a mis en couple avec une autre femme et il nous payait tous les deux pour qu’aux yeux du monde, on fasse semblant d’être ensemble. C’était pour ma notoriété apparemment. J’ai fermé les yeux un temps en pensant à toi. Puis ça a de nouveau dérapé. Avec lui, les mecs de la GP. J’ai tenté de passer dans son dos, de porter plainte. Quand la justice l’a finalement chopé, je me suis enfui pour me cacher ici, dans un petit appartement et j’ai commencé à te chercher. »

Il marqua à nouveau une légère pause avant de reprendre, tout en prenant la main de Ziggy et la caressant doucement.

« Je suis sincèrement désolé. J’ai été lâche et j’en ai honte. Mais jamais, ô grand jamais, je n’ai cessé de t’aimer, Ziggy. »

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Les lèvres scellées, Ziggy écoute. Ses oreilles attentives enregistrent chacun des mots d'Ezekiel, et si elle ne comprend pas la totalité de ses actes, elle ne l'interromps pas, pinçant juste les lèvres de temps en temps. Lancelot, qui jusque là ne jouait pas très loin, semble comprendre l'importance de la discussion et se rapproche un peu de sa dresseuse, venant se coucher contre le dos de cette dernière comme pour lui apporter une présence, un soutient alors que Kelliwic'h les observe avec attention ; si il était humain, on pourrait croire qu'il plisse les yeux.

Ziggy elle ne touche pas la nourriture, se contente de triturer les manches de son pull en écoutant, les yeux rivés sur ses propres mains alors qu'elle sent les restes de son cœur être piétinés un peu plus, morcelés pour qu'il n'y reste plus rien ; Zadig avait déjà emmené ce qu'elle avait encore, de toute manière. Lorsqu'Ezekiel semble avoir terminé, la blonde reste silencieuse quelques minutes encore, laissant sa main être prise par celui qu'elle n'a jamais cessé d'aimer également. Lentement, ses doigts viennent caresser ceux de l'autre, machinalement, délaissant alors le pull bien trituré déjà. " Merci, d'avoir été sincère, Zeke. " Elle hésite encore quelques secondes, puis lève ses prunelles claires mais ternes pour les poser dans celles du blond, se pinçant les lèvres. " Je ne sais pas trop quoi dire.. Je ne suis pas certaine que j'avais envie de savoir tout ça. C'est peut-être égoïste, mais je n'arrive pas à être désolée pour toi.. "

Les sourcils légèrement froncés, la jeune femme inspire, se redressant finalement pour prendre les deux mains d'Ezekiel dans les siennes, caressant doucement la peau sous ses doigts. " Est-ce que tu es en sécurité désormais ? " C'est la chose la plus pertinente à savoir, pour le moment. " Pour le reste.. Mis à part te dire que j'aurais aimé que tu trouves ce courage, afin de pouvoir rencontrer Zadig tant qu'il était là.. On ne peut pas refaire le passé. C'est arrivé, et maintenant on est là, juste tous les deux. " Elle inspire, pense à l'autre femme un instant, puis ignore cette pensée. " Si tu es vraiment là, du moins. Si c'est vraiment.. Terminé, et si c'est ce que tu veux que d'être ici désormais. " Parce qu'elle ne compte pas partir de Rhode, ni donner de l'énergie dans quelque chose qui ne la mérite pas ; elle n'en a plus la force, plus aujourd'hui.

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Ezeckiel n’a jamais voulu imposer ça à Ziggy mais il sait qu’il a aussi été très lâche. Que les choses auraient pu se passer autrement s’il s’était imposé face à son père. Il avait aussi eu peur de la réaction de Ziggy et maintenant qu’il avait tout déballé, il avait extrêmement peu de ce qu’elle pourrait lui dire. Ça pourrait signer la fin de leur relation alors que Ziggy était tout ce qu’il avait. Si seulement les choses avaient pu se passer autrement … Mais elles étaient comme elles étaient et Ezeckiel savait qu’il devrait les supporter comme elles viendraient. Il regarda ses petits Pokémon autour d’eux, tandis que Juniper s’était posé à côté de lui pendant qu’il s’exprimait. Son Lixy s’était allongé au soleil tandis que le Grenousse s’amusait joyeusement avec les amis de Ziggy. Mais les Pokémon d’Ezeckiel, à l’heure actuelle, ne lui apportait aucun réconfort, tant le stress était présent, coulant dans ses veines, l’empêchant présentement de réfléchir.

Les premières paroles de la jeune femme résonnent brutalement dans son crâne. Il craint à cet instant la perdre, qu’elle va lâcher sa main et s’en aller sans parler davantage. Mais au contraire, de se redresse en prenant ses deux mains et l’espoir d’Ezeckiel renaît. « Oui. Enfin, je crois. Je me cache, en vérité. Je fuis mon père. Je ne sais pas s’il me cherche, j’imagine que oui mais je n’ai pas l’intention de me montrer pour le moment. » La peur de l’affronter, de le regarder droit dans les yeux et de lui dire ses quatre vérités une bonne fois pour toute. Son cœur se sert quand il entend le nom de son fils qu’il n’a jamais pu connaître. Zadig … Le prénom était si beau. « C’est ici que je veux faire ma vie, Ziggy. Du moins, avec toi. Peu importe où je vais, où j’irai. C’est toi que j’aime, plus que tout au monde. Je l’ai toujours su mais Ziggy … Pendant tout ce temps, tu m’as manqué. Je ne pensais qu’à toi. Je ne voulais que toi. Tu … t’es la femme de ma vie, sans hésitation. Tu as été et tu as toujours une femme à qui je peux tout dire et rigoler de tout, comme une meilleure amie, une confidente et une amante. Je ne saurais pas quoi demander de plus que ça. Que toi. Je rêve, au plus profond de mon être, ton pardon. Et je me battrai, pour l’avoir. Pour te montrer que je regrette mes actes. Que t’es la seule, l’unique. »

Il prit le visage de Ziggy dans ses mains. Dieu ce qu’il aimait cette femme de tout son être. La perdre serait perdre son âme, et ne plus avoir envie de rien. Elle était son tout. Elle était sa moitié, son âme-sœur.

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Ziggy était attentive aux mots d'Ezekiel, écoutant ce que lui disait le blond avec un intérêt partagé, les sourcils légèrement froncés jusqu'à ce qu'il se taise, et que ce soit visiblement à son tour de dire quelque chose. Alors elle prend une inspiration, tente d'être le plus honnête possible, et surtout s'affaire à savoir si Ezekiel est désormais en sécurité. La réponse ne la satisfait pas totalement, et elle pince les lèvres avant d'hocher doucement la tête. " D'accord. Et si il te trouve, Ezekiel ? Est-ce que tu repartiras avec lui ? " C'est qu'elle a besoin d'être certaine, de se préparer - et surtout de se protéger. Se mordant la lèvre inférieure, Ziggy caresse les mains du blond doucement, l'écoutant avec attention avant d'hocher doucement la tête. " J'entends bien tout ce que tu me dis, Ezekiel, et je suis honnête en te disant que j'aurais besoin de temps pour envisager de te pardonner, et j'espère que tu le comprends. "

Est-ce qu'elle a du mal à le croire, qu'elle est la seule et l'unique ? La blonde se perd un peu dans tout ça, les lèvres pincées, jusqu'à ce que les mains de Zeke sur son visage la ramènent à la réalité, lui font lever ses orbes claires pour les poser dans celles de l'autre, et observer ce visage dont elle a tant rêvé, qui la hantait presque dans ses souvenirs et rêves. " Y a toujours eu que toi Zeke, pour moi. Même depuis que tu es parti, j'ai jamais voulu quelqu'un d'autre, j'ai toujours.. Espéré que tu reviennes, que tu te pointe, que tu me cherches. J'aurais pas imaginé qu'autant d'années seraient passées, mais c'est le cas.. Et même si j'ai jamais cessé de t'aimer, on est plus comme avant, ni l'un, ni l'autre. " Elle inspire doucement, posant ses doigts fins sur l'une des mains d'Ezekiel pour la caresser doucement. " Je ne veux pas de toi dans ma vie si tu risques de repartir, Zeke. Je n'en aurais pas la force, pas une deuxième fois. Je ne veux pas que tu me promettes non plus de ne plus me laisser, parce que je ne sais pas si ça suffirait. Je souhaite juste.. Que tu y réfléchisses. Que tu dises à ton père, sans forcément dévoiler où tu te trouves, que tu es avec moi, et que tu ne comptes plus retourner auprès de lui. Si ce n'est pas ce dont tu as envie.. Tu peux me laisser, Ezekiel. "

Et elle a le cœur briser à dire ces mots, que y a même une larme qui roule sur sa joue et se mêle aux doigts d'Ezekiel ;
Mais elle a besoin de les dire.
Et besoin qu'il les entende.

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Les questions concernant le père d’Ezeckiel sont délicates. Le jeune blond craint cet homme, plus que tout au monde. Au point que Ziggy ne pourrait pas réellement comprendre. Elle ne sait pas comment il a pu le manipuler psychologiquement. Il a une emprise sur son fils qui est si monstrueuse qu’Ezeckiel a préféré le fuir plutôt que de lui faire face. Il ne sait pas si aujourd’hui, il serait prêt à le repousser, à lui dire ses quatre vérités s’il revenait. Sûrement qu’Ezeckiel chercherait à le fuir à nouveau, comme la mort qui vient nous faucher et qu’on esquive autant qu’on peut. « Non. Évidemment que non. » Mais s’il était vraiment devant lui, le menaçant à nouveau, Ezeckiel se doutait qu’il serait peut-être trop lâche pour lui dire non. Il partirait. Il fuirait. Comme il le fait toujours.
Ezeckiel prenait un coup chaque fois que Ziggy lui faisait comprendre qu’elle aurait besoin de temps pour lui pardonner. Il n’était pas dupe, avec ce qu’il lui avait fait, il comprenait totalement. Il avait cet espoir d’être à nouveau auprès d’elle, mais cette retenue d’attendre qu’elle soit totalement prête. Il avait compris qu’ils ne seraient plus jamais comme avant avec ce qu’il avait fait. Il ne l’avait pas trompé, mais c’était tout comme. Voire pire. Il l’avait abandonnée. Lâchement. Avec un simple mot sur l’oreiller.

Il l’écouta tandis qu’il tentait de la récupérer. Il sentit qu’il lui en demandait peut-être trop. Même s’il l’aimait du plus profond de son cœur, elle devait sûrement douter de sa sincérité. Si seulement elle pouvait ressentir ce qu’il avait au fond de son être … elle comprendrait. Lorsqu’elle lui annonça qu’elle ne pourrait avancer avec lui s’il risquait de repartir, il crut prendre un couteau en plein dans le cœur. « Je … » Il aurait voulu lui promettre, mais les promesses étaient inutiles, il le savait. Il la voyait pleurer et incapable de lui dire ce qu’elle avait envie d’entendre, il prit sa tête contre son torse, caressant ses cheveux. « Ne pleure pas, s’il te plaît … Je suis tellement désolé. Si tu savais comme je regrette. » Il chercha ses mots, pour ne pas la bousculer. « Zig, je … Je ne peux pas. Il me retrouverait, il me ferait vivre un enfer. » Son corps se mit à trembler. « Tu ne comprends pas, il a une emprise si … puissante que ça me rend malade. Je ne peux plus le revoir ou lui parler, je ne veux plus sa présence, je ne veux plus rien avoir à faire de lui. Je n’arriverai pas à faire ce que tu me demandes. » Une larme coula à son tour sur le visage d’Ezeckiel.

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Évidemment qu'il ne repartirait pas, et pourtant, Ziggy ne parvient pas à le croire totalement, à lui vouer cette confiance qu'elle avait en lui auparavant, celle si intense qu'elle leur avait permis de créer la vie, avant le départ d'Ezekiel. Et désormais, elle ne pouvait que tenter de lui faire comprendre qu'également, elle était sur le point de se briser, que des barrières étaient nécessaires pour que Ziggy puisse trouver la force de continuer ; et de ne pas s'écrouler. Les larmes roulant sur ses joues, se laissant enlacer par le blond en venant à son tour poser ses mains autour du torse d'Ezekiel, la jeune femme l'écoute en silence, retenant des sanglots qui menacent de la secouer, surtout lorsqu'elle le sent trembler lui également, et que les mots lui font tout aussi mal qu'une pierre lancée en plein cœur.

Il lui faut quelques secondes pour qu'elle se redresse en reniflant, essuyant ses joues avant d'hocher faiblement la tête, le regard fuyant tandis que ses mains attrapent celles du blond. " Je comprends et.. Et j'en suis désolée, Ezekiel, vraiment.. Je ne te demande pas de lui parler, de le rencontrer encore moins, mais juste.. Lui faire parvenir une lettre, quelque chose.. Pour qu'il comprenne de te libérer.. Cela aurait pu être suffisant, mais je comprends. " Elle essuie ses joues malgré que les larmes continuent d'y couler, reniflant avant de venir prendre le visage d'Ezekiel en coupe, pour essuyer ses larmes et déposer un baiser sur son front. " Ne crois pas que je ne t'aime plus, ce n'est pas le cas. Mais j'en mourrais si tu devais m'abandonner de nouveau. Et.. Je ne peux pas te donner ma confiance, avec ce risque que ça recommence. Je n'en ai plus la force aujourd'hui. " Elle pense à Zadig, le voit aux travers des traits de ce paternel qu'il n'aura jamais connu. " Tu seras toujours mon âme sœur, Zeke. "

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La situation est particulièrement délicate. Et la demande de Ziggy l’est encore plus pour Ezeckiel, qui ne veut plus rien avoir à faire avec son père. Cet homme l’a détruit, lui a enlevé la femme de sa vie, l’a empêché de connaître les premiers moments de son fils, l’a empêché de perdre cet enfant et de vivre cette perte avec celle qu’il aime. Il regrette ces années passées loin d’elle pendant qu’elle souffrait en silence. S’il avait su, il serait revenu bien plus tôt dans la vie de la jeune femme. Mais il était partit comme un voleur.
Il la regarda prendre ses mains, manqua de pleurer à nouveau. La douleur était grande dans son cœur. Jusqu’ici, rien ne l’apaisait, seulement la présence de la femme qu’il aimait. Mais il avait tellement peur de perdre Ziggy qu’il donnait tout ce qu’il pouvait pour se racheter. Il l’écouta avec attention et acquiesça, acceptant ce compromis. « Une lettre, oui. C’est possible. Ce sera beaucoup plus simple d’exprimer ce que j’ai plutôt que de l’avoir en face. Je ne suis pas le plus grand fan des lettres, tu me connais. Mais si c’est la condition pour venir à tes côtés, Ziggy, tu sais très bien que je le ferais. Je ne veux pas te perdre une seconde fois. J’ai trop perdu en étant loin de toi. » Il apprécia le baiser, les larmes séchées par les mains douces de la jeune femme, se perdant dans son regard, dans son odeur, sa présence, sa douceur, son calme, sa sérénité. Tout semblait plus simple quand il était avec Ziggy. Il se retint de pleurer à nouveau en entendant les paroles de la jeune femme mais à la place, il prit une profonde inspiration, comprenant ce qu’elle lui demandait. « Je me battrai pour que tu me donnes ta confiance à nouveau, Ziggy. Je ferais ce qu’il faut. Mais rien ne vaut mieux que des actes, plutôt que des paroles. » Il la prit dans ses bras et lui embrassa le front avant de s’allonger dans l’herbe, épuisé de toutes ces émotions. Il invita la jeune femme à le rejoindre en lui montrant une place près de lui.