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Guilty or not guilty ? that is the question

La saint valentin. Sans aucun doute la période de l'année que le trentenaire brisé détestait le plus. D'innombrables marchands qui bloquaient la rue avec leurs divers stands attirant ainsi une foule d'amoureux transit. Cupidon était à l'honneur aujourd'hui. Boites de chocolats et roses écarlates en étaient les stars. Une atmosphère atrocement débordante qui rendait Sullivan encore plus grognon qu'à l'accoutumer. Un couple sourire aguicheur au bord des lèvres qui batifolaient sous son nez, lui bloquant ainsi l'accès au poste de police. Soupir las qui quitta les lèvres de celui qui espérait que cette horrible journée se termine vite.

Vous êtes pas seuls au monde, prenez une chambre bordel ! gronda t'il en séparant sans aucun ménagement d'un mouvement de bras,  ce couple qui s'embrassait. Foutu période de l'année. Va te faire foutre, satané Cupidon qui me donne la nausée.

Grognant d'avantage, il continua son chemin comme si rien était , faisant même l'impasse sur les reproches accablés que le couple était en train de crier derrière son dos. Non il n'aimait clairement pas la Saint valentin. Et si il avait pensé que son malheur allait s'arrêter en pénétrant au poste, voilà qu'il se trompait. Secrétaire aux joues cramoisie qui l'alpaga pour lui montrer ce bouquet de fleurs que son valentin venait de lui offrir. Un sourcil arqué avec dédain, Sulli n'avait pu s'empêcher de rouler des yeux avant de contourner cette crétine énamourée et s'avancer vers son bureau en soupirant de nouveau. Bon sang qu'est-ce que cette journée risquait d'être longue.

Un meurtre semblait avoir eu lieu dans la base aéronautique de la région. Ecarté de l'enquête par son capitaine à cause de prétendu santé mentale qui laissait à déplorer, Sullivan du ouvrir ses oreilles pour savoir ou ses collègues de travail en était avec le dossier. Affaire classé qu'ils prétendaient avec fierté. Aussi rapidement ? Voilà une nouveauté, surtout quand comme lui on savait l'incompétence que son escouade avait. Un simple coup d'oeil au tableau des enquêtes avait suffit à le conforter dans ses pensées. Enquête classé, quelle plaisanterie que c'était. Il ne fallait pas être un génie de son acabit pour se rendre compte à quel point les preuves étaient bien trop flagrante pour être vrai.

Enquête classée  mon œil. Vous êtes pires que des bleus sans déconner ! cracha t'il sans aucunement prendre de pincettes.

Bande d'incapables, voilà avec quoi il devait bosser depuis plus d'un an désormais. Pas étonnant que le crime continuait à sévir un peu partout dans la région, quand on connaissait les guignols censés protéger les habitants. Plus grognon il l'était et aujourd'hui principalement. Sans même leur laisser le temps de répondre, Sullivan se redressa de son siège et récupéra à la volée le dossier que l'un de ses collègues dans ses mains tenait. Feuilletant ce dernier avec rapidité, il prit connaissance de l'affaire à l'aide des rapports rédigés. Des preuves évidentes qu'ils avaient trouvé avec beaucoup trop de facilité. Trop louche pour être vrai. Malheureusement pour lui le temps jouait contre lui. Ces idiots avaient déjà contacter le procureur et la date butoir du procès était déjà décidé. Un innocent risquait probablement d'être enfermé à tort à cause de leur travail médiocre et trop rapidement bâclé.

Vous êtes vraiment désolant ...

Il soupira une nouvelle fois littéralement agacé avant de se diriger vers le bureau de son capitaine pour le prévenir qu'il reprenait en main cette affaire. Un peu surpris par sa décision, son capitaine essaya vainement de lui faire entendre raison. Sans succès à l'évidence. Sans doute parce qu'il n'avait pas envie de l'avoir dans ses pattes aujourd'hui il consentit à le laisser enquêter non sans y ajouter deux conditions supplémentaires. Seul, il allait être sur cette affaire. Pas pour le déranger en un sens, il était bien plus brillant à lui tout seul que toute sa brigade réuni. 24 heures. Il n'avait que 24 heures pour prouver l'innocence de l'accusé qui était actuellement prisonnier dans l'une de leur cellule. Deal accepté. Enfin elle était là. L'acharnement avait finalement payé. Sur une affaire de meurtre il était affilié. Pas vraiment au gout de son capitaine, mais étant donné l'incompétence flagrante de ses autres employés, il ne pouvait pour ainsi compter que sur le meilleur pour rétablir la vérité.

Sans perdre une minute de plus, Sullivan se dirigea vers les cellules. Si il y avait une personne capable de l'assister durant cette enquête, c'était bien l'homme qu'on était en train d'accusé à tort. Après un léger détour au service des affaires scellés des prisonniers, il consentit à descendre au sous-sol et ordonna au gardien présent qu'il le dirige jusqu'à la cellule du détenu en question. Porte de prison enfin ouverte, Sullivan s'avança vers le blond et lui envoya au visage sa propre veste.

Lèves toi et viens avec moi, lança-t-il sur un ton légèrement autoritaire. Je te crois. J'suis persuadé que t'es innocent. J'ai vingt-quatre heures pour le prouver. Et toi tu vas m'y aider !

Coopérer avec lui était tout ce que cet homme avait, si il ne voulait pas être condamné pour un crime qu'il n'avait pas commis. C'était uniquement dans son propre intérêt à lui.



panic!attack
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guilty or not
@sullivan morgan
Rungholt était de ceux qui avaient des avis bien arrêtés sur un sujet, du genre bien borné et difficile à remettre en question. La Saint Valentin en faisait partie. Comme beaucoup de célibataire, évidemment, il ne supportait pas de voir des jeunes se becotter au point de manger la bouche, ça le répugnait. Il en avait presque la gerbe parfois, avec ses airs froids et grognons. Cela ne l’empêchait pas pour autant de profiter de cette soirée, de s’amuser comme il se doit, comme il l’a toujours fait. Certes un brin asocial quand il s’y met, de peur de s’accrocher, il y a des endroits où il se rend parfois simplement pour aller prendre du plaisir avec une femme et cela ne l’a jamais dérangé plus que ça. C’était sa façon parfois de redevenir le petit gamin de vingt ans qu’il aurait aimé être. Il rattrapait parfois sa jeunesse au détour d’un verre plus de quelques autres dans une fête plus ou moins clandestine avec des filles et pas de discussion pour le foutre en rogne. Y’avait des endroits où il se rendait de temps à autre, de ces endroits où l’on reconnaît sans mal le mec bourru, le blond beau gosse qu’il faut carrément pas faire chier au risque qu’il te descende juste avec des mots.

Rungholt n’était pas un homme à histoire. Seulement, fallait pas lui foncer dedans. Ça lui était arrivé de s’accrocher à un mec ou deux, de recevoir des menaces, mais il n’y avait eu que les fronts qui se rapprochent et peut-être quelques regards haineux et électriques, mais jamais bien plus. Il n’était clairement pas du genre à sortir les poings. Ce soir-là pourtant, il avait le sentiment de s’être fait prendre dans le guet-apens d’un putain de psychopathe rencontré dans ce genre d’endroits. Certes, il n’était pas le type très sympa avec qui on avait envie de faire les 400 coups - quoique, ça dépendait clairement sur qui il tombait. Mais il ne se voyait clairement pas empêtrer dans un truc pareil.
Ce soir, il n’avait fait que son taf, se glissant dans le centre aéronautique pour aller faire quelques réparations peu urgentes et d’autres vérifications indispensables pour les vols prévus d’ici le lendemain matin. Il se souvient avoir arraché un long bâillement et dit au revoir au dernier ingénieur de service. « Tu restes ? » lui avait-il demandé. « Je finis un truc. Pars, je fermerai. » La vérité, c’était qu’une jolie femme voulant le revoir s’était pointée sur son lieu de travail pour le surprendre. Il lui avait demandé de l’attendre dans une salle annexe le temps qu’ils soient tous seuls. Il n’avait pas fallu longtemps. Peut-être simplement dix bonnes minutes pour qu’il termine ce qu’il était en train de faire et que le dernier gars s’en aille, tout au plus. Dix minutes où elle était restée seule à vagabonder en se cachant comme une voleuse dans les couloirs du centre avant qu’il ne la rejoigne.

En ouvrant la porte, il s’attendait à voir une femme ravissante, à l’embrasser presque sauvagement et lui faire l’amour comme ils l’aimaient tous les deux : dangereusement. Seulement, Rungholt avait dû plutôt retenir un hoquet de surprise. Il manqua presque de vomir à la vue de son corps inanimé allongé sur le sol, plongé dans une mare de sang qui s’étendait à mesure que les secondes s’écoulaient. Près de son corps, un couteau suisse ensanglanté - son couteau suisse ! Rungholt, par réflexe, s’était approché d’elle pour prendre son pouls. Très faible, il avait tenté tant bien que mal de la ranimer en appuyant sur sa cage thoracique poisseuse de sang, jusqu’à ce que son collègue qui était revenu pour une futilité le surprenne.
Ce fameux aurait pu être celui qui aurait pu le couvrir, mais il n’avait visiblement pas eu tellement confiance en Run, suffisamment pour dire aux flics qu’il était « probablement coupable ». Run, on le connaît pour son caractère froid et ses mots de travers à son boulot. Il rigolait parfois mais il avait souvent ces airs de gros dur type mafia russe qui faisaient de lui plus qu’un potentiel suspect. Il était désormais le suspect principal, affaire classée, les preuves bien trop accablantes pour qu’il ne soit pas inculpé.

Assis dans sa cellule, finalement Rungholt s’en foutait pas mal d’être incarcéré. Sa vie ne rimait pas à grand chose et puis ça lui pendait au nez, à force de jouer les asociaux. Il croyait presque même en sa propre culpabilité. Il faut dire que les flics avaient l’air d’avoir raison sur la version de leur histoire. Sur les caméras de surveillance extérieure, on voyait personne d’autre entrer ou sortir du bâtiment à ces heures tardives si ce n’est la fille entrant, le collègue sortant et revenant. Comprenant que tout jouait en sa défaveur et qu’ils ne croyaient pas à un coup monté, Run s’était avoué vaincu et avait cessé de parler, devenant muet comme une carpe.
À sa plus grande surprise néanmoins, un gaillard blond venait de faire son apparition, l’air aussi bourru que lui. « Lèves-toi et viens avec moi. Je te crois. J'suis persuadé que t'es innocent. J'ai vingt-quatre heures pour le prouver. Et toi tu vas m'y aider ! » Sauf que son ton autoritaire ne donnait pas envie à Rungholt de l’écouter. Il le regarda profondément, cherchant dans ses yeux une once de sincérité qu’il découvrit plus rapidement qu’il ne s’y attendait. D’une allure nonchalante, il se leva sans dire un mot et le suivit. « Pourquoi tu veux aider un gars comme moi ? » demanda-t-il au bout d’un moment. « T’as pas entendu tes potes ? Je suis coupable. »

 

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