Tu as hâte, Kawena. Hâte de découvrir l'intégralité de cette nouvelle Région, moins grande que ta Région d'origine, certes, mais qui a tout de même son charme. Et, aujourd'hui, sac sur le dos et Mauna à tes côtés, tu as bien envie d'aller t'aventurer un peu plus loin que ce que tu as osé découvrir jusque là. La Plage Grain de Sable commence à ne plus avoir de secrets pour toi, et tu as envie d'élargir un peu tes horizons.

Alors tu prends le bus, sagement assise à regarder le paysage qui défile, des écouteurs dans les oreilles. Mauna est couchée à côté de toi, toute lovée, sa petite tête sur tes genoux, et tu es bien contente qu'on ne t'ait pas demandé de la mettre dans sa Pokéball. Ce n'est pas quelque chose que tu aimes faire, tu préfères lui laisser sa liberté, tant qu'elle est encore assez petite pour ça. Il est certain que ce sera beaucoup plus difficile lorsqu'elle évoluera, mais vous n'y êtes pas encore ; elle est encore trop jeune pour le moment. Une certaine agitation attire ton attention, te fait même enlever un écouteur, mais tu ne t'en mêles pas vraiment. Une jeune fille, qui doit avoir à peu près ton âge, s'est endormie.

De ton avis, la réaction des autres passagers est largement disproportionnée ; n'ont-ils jamais vu quelqu'un s'endormir dans les transports en commun ? Tes sourcils se froncent un peu, mais Mauna ouvre les yeux, et te fait comprendre que ça ne sert à rien de t'en mêler. Un soupire t'échappe, tu te contentes de secouer la tête et de fusiller du regard une femme qui se permet un commentaire tout à fait déplacé. Le bus fini par s'arrêter, et la demoiselle n'est pas en reste pour en sortir, sous le regard outré de quelques personnes. Toi, tu ne comprends toujours pas. À Alola, lorsque les gens s'endorment dans les transports, les autres passagers se contentent de les réveiller tranquillement pour qu'ils ne manquent pas leurs arrêts. Mais il y a beaucoup de choses qui paraissent naturelles à Alola et qui ne le sont visiblement pas ici. Il va falloir que tu t'habitues.

Toi, en tout cas, tu te relèves tranquillement, Mauna saute à tes pieds. « Vous avez vu comme elle a hurlé... Vraiment... » Tu inspires profondément, mais c'est plus fort que toi, tu te tournes vers la femme qui vient de parler, main sur le cœur comme si elle venait de vivre un moment horrible. « Peut-être que si vous aviez été plus civilisée et compréhensive, elle l'aurait également été. Bonne journée Madame. » L'accent chantant des îles vient adoucir ton discours, mais tu as quand même le ton dur. Et tu fais demi-tour lorsque tu remarques un objet resté à la place où se tenait la jeune fille. Un Vokit. Tu le ramasses rapidement et te précipites à ton tour hors du bus. Fort heureusement, tu reconnais rapidement le Salamèche qui l'accompagnait et ne tardes pas à voir la dresseuse qui est avec lui, vers laquelle tu cours, forçant Mauna à trottiner à tes côtés.

« Excuse-moi ! Eh ! Excuse-moi ! » t'époumones-tu, arrivant finalement à la rattraper en lui tendant l'objet qui lui appartient. « Tu as oublié ça dans le bus ! » Tu espères qu'elle ne se sente pas agressée. À Alola, il n'est pas rare de voir les gens se parler, mais ici, tout te semble trop différent. « C'était nul, ce qu'il s'est passé. Dans le bus. Je ne suis pas d'ici, je ne savais pas comment intervenir... Je m'appelle Kawena. » dis-tu, sans vraiment y réfléchir. Avec le recul, tu sais que tu aurais dû intervenir, mais c'est intimidant de le faire dans un endroit où l'on vient juste d'arriver.

Tu es soulagée, alors qu'elle te remercie, et tu hoches la tête avec un sourire sincère. « Je t'en prie, c'est normal. » C'est peut-être normal pour toi, Kawena, mais il y en a beaucoup qui n'auraient pas pris la peine de lui rendre ce qui lui appartient, et ça ne t'effleure même pas l'esprit. Toi, tu es juste contente de lui avoir rendu service, d'avoir honoré ta propre culture en te montrant avenante et en rendant service à cette jeune fille. Tu t'en veux déjà bien assez de ne pas avoir pris sa défense dans le bus... D'ailleurs, tu remarques qu'elle rougit quand tu mentionnes ce qu'il vient de se passer et tu secoues énergiquement la tête. « Non, tu n'as pas à avoir honte ! Vraiment pas ! » te précipites-tu à dire. Du coin de l’œil, tu vois Mauna reculer un peu derrière toi alors que le Salamèche de ton interlocutrice semble vouloir faire connaissance avec elle. Tu esquisses un très léger sourire ; ta Bulbizarre est une crème avec les humains, mais elle a toujours eu du mal à entrer en interaction avec les autres Pokémon... mais elle doit apprendre, alors tu la laisses se débrouiller, sur ce coup là.

Ton visage s'éclaire, finalement, et tu acquiesces tout aussi vigoureusement. Tu es fière de venir d'Alola, et tu es fière que ce soit si facile que ça à deviner. Il faut dire qu'entre ton prénom, ton teint hâlé et ton naturel extraverti, il te serait difficile de le cacher. « Absolument. Je viens de l'Île Akala. Je ne sais pas si tu connais Konikoni ? » Elle n'est pas d'ici, elle non plus, et ce point commun te rassure un peu, malgré toi. Outre le fait que vous sembliez avoir le même âge, environ, tu es contente de rencontrer quelqu'un qui ne connait pas forcément plus que toi les coutumes de Rhode. « Elle, c'est Mauna, ma petite partenaire à moi. » présentes-tu alors ta Bulbizarre qui commence tout juste à s'intéresser un peu plus à Alpha. Et, arrivant enfin en se dandinant, un sac en toile qui se balance sur son dos, Pohaku vous rejoint, essoufflée. Le bruit des coquillages et des cailloux qu'elle entasse dans le petit sac à dos que tu lui as offert pourrait alerter tous les Pokémons sauvages du coin. Ta Psykokwak reprend son souffle, avise du regard Elsa et Alpha, et fini par sortir de son sac une jolie pierre ronde qu'elle tend à l'humaine et un coquillage blanc nacré qu'elle tend au Salamèche. « Et voilà Pohaku, notre collectionneuse de coquillages et de cailloux. » ajoutes-tu en riant doucement, avant de glisser plus bas à Elsa, sur le ton de la confidence ; « Elle se vexe si on refuse ses cadeaux. »

Comme pour te donner raison, Pohaku garde obstinément ses biens tendus vers ton interlocutrice et son Pokémon, faisant soupirer de dépit ta petite Mauna. Les deux commencent doucement à s'entendre, mais ta Bulbizarre est souvent agacée par les petites manies de ta Psykokwak. « Ce serait vraiment sympa de visiter avec toi ! Je comptais juste me promener un peu, je n'ai pas grand chose de prévu. Il paraît qu'il y a des Abra, ici ! J'adore les Pokémons de Kanto et j'adorerais avoir un Alakazam à mes côtés, alors si je pouvais réussir à en convaincre un de me suivre... » Kanto... Une de tes grandes passions, tu as étonné tout le monde en ne t'envolant pas directement vers cette Région là lorsque tu en as eu l'occasion. « Tu viens d'où, toi, d'ailleurs ? » demandes-tu rapidement, t'intéressant à la demoiselle.  

Le courant passe définitivement très bien avec ta nouvelle connaissance, et tu en es absolument ravie. Tu aimes rencontrer de nouvelles personnes, tu aimes aller vers les autres. Et puis, il faut bien l'avouer, ne connaître presque personne ici est un poids pour toi, tu as besoin de relationner. Tu es ce genre de personnalité, ouverte et sociable, qui apprécie davantage la présence d'autrui que la solitude forcée. Et puis, ton interlocutrice connait Konikoni et ton visage, déjà éclairé d'un sourire, s'illumine encore davantage. Oui, définitivement, tu es convaincue que tu vas bien t'entendre avec Elsa.

Alpha doit apprendre à être plus doux, mais tu ne peux pas t'empêcher de jeter un petit coup d’œil à Mauna qui a lâché un de ses petits cris enjoués face au compliment de l'humaine, mais qui peine clairement à entrer en relation avec un autre Pokémon. « Et toi, Mauna, il faut vraiment que tu apprennes à communiquer avec les autres Pokémons, hm ? » dis-tu, le ton doux quand tu t'adresses à ta partenaire. Déboule alors Pohaku, dans toute sa maladresse que tu ne peux pas t'empêcher de trouver adorable. Les Psykokwak font sincèrement partie des Pokémons que tu aimes le plus au monde, rien d'étonnant à ce que tu en ai capturé un. Et puis, celle qui se tient à tes côtés a un vrai fond gentil, se dandine même de joie lorsqu'Elsa accepte son présent. « Tu viens de faire une heureuse. » commentes-tu, amusée par une Pohaku qui vient enlacer la jambe d'Elsa avant de repartir en sautillant, déjà à la recherche de quelques cailloux qu'elle n'aurait pas encore dans sa collection.

Toi, tu te confies sur ta passion des Pokémons de Kanto. Une passion qui t'anime depuis la première fois que tu as vu un Kangourex, cet énorme Pokémon maternel qui t'a donné envie de découvrir les autres Pokémons de la même Région. Grands yeux que tu ouvres spontanément ; Elsa est originaire de Kanto. Tu acquiesces vivement à sa proposition de chercher un Abra ensemble, te mettant en route en regardant Pohaku courir vers un Melo pour essayer de lui offrir à lui aussi un coquillage. Il va falloir que tu travailles avec elle sur son surplus de sociabilité, ce qui te fait rire en pensant que c'est sur la sociabilité que tu travailles aussi avec Mauna, mais dans l'autre sens. « Il faut faire attention à ne pas lui faire peur, si on en trouve un. J'ai lu que les Abra ont tendance à se téléporter s'ils se sentent en danger. » dis-tu, contente de tes connaissances.

C'est que, des Abra, tu n'en as jamais vraiment vu autrement que dans des reportages et sur des illustrations... « C'est vrai que les Alakazam se souviennent absolument de tout ? On dit qu'ils ont des pouvoirs psychiques absolument hors du commun... » poursuis-tu. « Oh ! Et vos Miaouss... Ils sont du type Normal, c'est ça ? C'est étonnant comme ils ont évolué à Alola ! Comme nos Noadkoko, d'ailleurs ! » Te voilà absolument surexcitée à l'idée de pouvoir comparer les Pokémons que l'on retrouve chez toi avec ceux que l'on trouve dans la Région d'origine d'Elsa. Les formes d'Alola, pour toi, ne sont pas une curiosité ; c'est tout l'inverse en fait, ce sont les formes de Kanto qui te fascinent, parce que tu n'y es pas habituée.