« You touch me and it’s almost like we knew
That there will be history between us two »

@morgan ashfall

Annie.
Il l'avait laissée s'en aller. Il l'avait laissé s'envoler dans les méandres des cieux pour reposer en pays auprès d'Arceus qui devait sûrement prendre soin d'elle. Søren avait toujours été très terre-à-terre contrairement à elle. Elle aimait imaginer qu'il existait des pokémons fabuleux, des pokémons que l'on ne voyait qu'une fois dans une vie. Elle adorait aussitôt tout ce qui touchait à l'astrologie et l'astronomie, de quoi faire naître souvent un sourire sur le visage du quadragénaire. Il se moquait aussi parfois d'elle à ces sujets, parce qu'il n'y croyait pas du tout. L'horoscope, par exemple, ça lui passait clairement au-dessus. Très pragmatique. Cependant, ce n'est pas pour autant qu'il ne la laissait pas y croire. Et bizarrement, quand sa femme est décédée, il s'est mis à y croire d'une certaine façon. C'était sa manière à lui d'entretenir la mémoire d'Annie alors qu'elle avait disparu. Autrefois, leur maison avait été particulièrement vide après son départ. Parce que s'il ne manquait qu'un membre dans la famille nombreuse, cela n'avait pas empêché un lourd silence de s'installer pendant quelques semaines dans la maison que la plus grande fille de Søren ne lui fasse comprendre qu'il était grand temps de réveiller ses plus jeunes enfants. Oui, Annie était partie. Mais elle n'aurait pas souhaité qu'ils soient tous là à se morfondre en se parlant à peine. Elle aurait voulu que tous ensemble, ils prennent un nouveau départ et reconstruise une vie. Le plus fou, dans l'histoire, c'était qu'Annie lui en avait parlé sur son lit de mort.
Elle avait demandé à Søren d'approcher en cherchant à prendre sa main. L'homme aux premiers cheveux gris s'était approché, les yeux embués et il avait écouté attentivement les paroles de son épouse. Elle lui demandait de vivre heureux. De faire des choses folles qu'il n'avait jamais osé faire quand il était avec elle. Elle lui demandait de profiter de la vie, de s'occuper de leurs enfants, de les laisser grandir en étant moins sur leur dos.
Alors bien sûr, au début, il a eu beaucoup de mal Søren, parce que ce n'était pas dans ses habitudes. Mais finalement, il a écouté les deux femmes. Il a commencé à profiter à nouveau de la vie, et ils ont même déménagé pour Rhode. Søren avait même recroisé un vieil ami là-bas. Un ami avec laquelle il avait tenté des choses quand il était gamin avant que la relation ne soit mise entre parenthèse.
Qu'en était-il véritablement aujourd'hui ? Avec tout ce qu'il s'était passé ?

Au dehors, le soleil traversait les nombreux cumulus pour venir projeter ses rayons dans la cuisine de Søren dans laquelle il était en train de boire son café, son Vokit non loin de lui. Depuis qu’il était arrivé à Rhode, avec un transfert d’Alola à Rhode il y a quelques années, le quadragénaire était un peu moins appelé pour une mission de Ranger. S’il avait l’impression de moins bouger, il compensait généralement cela par l’élevage qu’il avait, qui lui prenait pas mal de temps. Il était très souvent aidé par ses deux plus jeunes enfants, qui, bien que jeunes dresseurs, revenaient très souvent à la maison. Les traditions familiales faisaient que la famille se retrouvait toujours au moins une fois entièrement dans le mois : il y avait alors les deux plus jeunes, puis Freyja, ainsi que sa première fille aînée. Néanmoins, ils ne s’attendaient désormais plus à la visite de Ronan, qui semblait avoir un peu de mal à revenir. Le pauvre n’avait jamais réussi à trouver sa place dans cette famille recomposée, préférant davantage se tourner vers son véritable père.
Søren, comprenant la situation, l’avait laissé sans aller en arrivant même à convaincre Annie à l’époque de laisser son premier fils vaquer à ses propres occupations, suivant ses propres désirs, faisant ses propres choix. S’il avait réussit à convaincre sa femme en lui assurant que son fils finirait par revenir, il aurait néanmoins espéré que Ronan revienne véritablement plus souvent, ce qui ne fut plus trop le cas après le décès d’Annie.

Finissant de boire son café, toujours plongé dans ses pensées, l’homme aux cheveux grisâtres fut interpellé par son Vokit sur lequel il venait de recevoir un message. Ils avaient besoin de lui pour une intervention au Dernier Sommet. De ce qu’il avait compris, un jeune dresseur avait décidé de s’y rendre dans l’espoir d’aller jusqu’au Mont Bataille mais il était blessé et ne pouvait pas bouger. On mentionnait aussi dans le message la présence d’individus suspects. Il ne serait pas donc pas impossible qu’ils aient besoin de les appréhender.
Terminant en se brûlant la langue sa tasse de café, il la déposa dans l’évier avant d’enfiler sa tenue de ranger et de prendre sa voiture en direction du Dernier Sommet.

Sur le chemin, ses craintes ne cessaient de s’éveiller dans sa tête. Il se demandait sur quoi il allait encore tomber. Sa voiture se gara dans un crissement de pneus alors qu’il avait eu le pied au plancher pendant tout le long de la route et il quitta sa voiture en trombe. Sur place, il découvrit qu’il avait un coéquipier avec lui. Son coeur fit un bond dans sa poitrine en le reconnaissant, mais il resta impassible et sérieux.

— Salut, Mo’, comment tu vas ? Donc, si j’ai bien compris, aujourd’hui, on a une intervention là-haut ? Tu as eu le temps de faire quelque chose avant que j’arrive ?

Le duo se mettait déjà au travail, plongé dans le sérieux, non sans avoir d’autres pensées qui flottaient dans sa tête. Néanmoins, l’heure n’était pas à cela, pour l’instant. Une fois la mission terminée, Søren pourrait penser à baisser la garde.

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@Søren Hofstadter

Mon cadran indique six heures du matin au moment où j’ouvre mes yeux. Le soleil commence doucement à se montrer le bout du nez pendant que je contemple le plafond. Je suis là, à contempler la solitude matinale pendant que mon poussifeu est encore endormi. Le silence s’empare de la pièce me donnant accès au bruit que font les pokémons vol à l’extérieur. Je pense à mes enfants que je ne vois pas grandir. Ah ! cet homme, celui qui a volé mon cœur bien avant devoir me marier avec cette femme. Celle qui ne voulait pas de moi, finalement… J’avoue que mon père avait des ambitions et pensait bien faire en acceptant de me marier avec la première fille d’Archy.

— Bon… Lève-toi Mo, t’as assez déprimé sur ton passé ! Que je me dis pour m’encourager.

Je soupire, m’asseyant sur le bord de mon lit. J’observe encore une fois Soothe avant de la réveiller. Le petit pokémon se met à sourire aussitôt. Elle a le don de me mettre de bonne humeur. D’ailleurs, tout comme ce poison qui m’encrasse les poumons. Ce bâton de cancer comme aimait si bien me crier mon ex-femme. Je m’allume donc une cigarette, pendant que je commence ma petite routine matinale. C’est-à-dire : salle de bain, étirement et petit déjeuner avant de me rendre à mon élevage pour vérifier que tout allait bien. En ce moment, j’ai réussi à me trouver une personne pour m’aider lorsque je sors sur des missions. Heureusement ! Sinon je ne sais pas si ma pension serait encore debout à ce jour. Je joue quand même pas mal avec le feu. (Voyez ce que j’ai fait ici ? Non… Bah tant pis.)

Sur le chemin vers mon élevage, mon votkit sonne m’indiquant alors une mission. Je soupire, je jette ma cigarette tout en composant le numéro de mon aide avant de partir en vitesse vers mon véhicule. (Bonne petite précision, j’ai complètement oublié de m’habiller de mon uniforme…) Je fais une petite reconnaissance vite fait, sachant qu’un coéquipier arriverait sous peu. Donc je reviens sur mes pas pour attendre le deuxième ranger, adosser contre ma bagnole et je m’allume une cigarette. Quelques minutes plus tard, j’entends les pneus d’une voiture crisser en ce stationnement… Lorsque l’homme sortit de la voiture, mon cœur s’arrêta pendant quelques secondes. J’affiche un grand sourire bien que je doive rester sérieux dans une citation pareille. J’avoue que Soren est… À baver ! (OK, Mo… Vous êtes tous les deux au travail ! Tu le regarderas après.)

— Hey… Cava, et toi ? Que je lui dis en continuant mon joli sourire. Par contre, je le perds, devenant sérieux lorsqu’il me parle de la situation. Oui, malheureusement. Un jeune dresseur s’est blessé, mais c’est dit dans le message, je ne t'apprend rien de nouveau. Je prends une bonne pouffer de ma cigarette avant de continuer. De plus, il y a des activités suspectes dans les parages. J’ai cru entendre des voix tout à l’heure lorsque j’ai fait un peu de reconnaissance… Va falloir être vigilant.

Que je dis en suivant mon coéquipier du moment. Avant de partir, je pris mon équipement de l’arrière de mon véhicule et nous nous dirigeons dans le sentier.

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@morgan ashfall

Être ranger n’avait rien de facile. Søren l’avait su dès le premier jour où il avait voulu en devenir un. Ranger, c’était donner sa vie pour les autres et mettre la sienne entre parenthèses. Tout comme élever un enfant, encore pire lorsqu’on était un père célibataire. Mais le père de famille avait eu finalement autant la vie dure que facile. Il avait été élevé dans une famille aimante et il avait aujourd’hui de magnifiques enfants. Même s’ils vivaient sans leur mère, il devait concéder que leurs sourires lui suffisaient largement. Il avait commencé tôt ce métier et peut-être qu’aujourd’hui, il ne devrait plus être en train de se mettre en danger. Mais plus qu’un flic, Søren avait besoin de bouger, d’intervenir, de faire quelque chose de bien dans sa vie. Il ne vivait que pour cela. Alors bien sûr, lorsque son Vokit sonna, il n’hésita pas une seule seconde à mettre sa vie de père et d’éleveur de côté pour faire crisser les pneus de sa voiture sur les cailloux qui menaient au dernier sommet.

L’affaire était sérieuse et à en voir le regard de Morgan quand il arriva, elle était même plus sérieuse que jamais. Il aurait aimé pouvoir profiter de cette mission à deux pour se remémorer les bons moments passés ensemble, pour se rappeler de cette époque à Hoenn où quelque chose de fou s’était produit. Mais les deux hommes avaient finalement dû se séparer alors qu’ils commençaient à peine à s’accrocher l’un à l’autre. Søren poussa un profond soupir en entendant les déclarations de son coéquipier qui étaient de mauvaise augure.
« Des activités suspectes, hein ? Va falloir qu’on aille checker ça alors. » Søren prit la tête du groupe tandis que Mo’ le rejoignait. Il aurait aimé lui dire beaucoup de choses. À force d’enchaîner les missions avec lui, Søren se rendait petit à petit compte à quel point il comptait toujours pour lui. À quel point il avait toujours compté. Même Annie était au courant de cette aventure avant elle. Et ils en avaient rigolé, ensemble. Parce qu’il ne s’imaginait pas qu’un jour, Annie ne soit plus là et qu’il soit prêt à se jeter dans la gueule du loup pour Mo’.
« Comment ça se passe avec tes enfants, tout va bien ? » lui demanda-t-il avec le plus de détachement possible tandis qu’il lançait une pokéball sur le Minidraco qui venait d’apparaître.

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@Søren Hofstadter

De revoir Soren, me fait de l’effet que je n’aurais pas imaginé. Pourtant, ça ne fait pas plus longtemps que la semaine passée que nous nous sommes vues ! En gros, je ne comprends pas mon cœur. Je sais que je l’aime toujours, en réalité, je ne l’ai jamais oublié. Mais bon, mon devoir de parents avait pris le dessus et de mari alors j’ai laissé tomber l’idée de retrouver cet homme, ce jeune homme. Aujourd’hui, je suis content de revoir mon ami, bien que la situation soit plus sérieuse que nous pensions, je suis heureux de pouvoir passer du temps avec lui ! À part ma sœur et la jeune Ella qui vient de temps en temps, je n’ai pas trop le temps pour du social, malheureusement. « Des activités suspectes, hein ? Va falloir qu’on aille checker ça alors. » Dis alors mon coéquipier, me tirant de mes pensées. « Nous n’avons pas le choix… » Que je dis tout simplement. Après tous, ça fait partie de notre travail !

Ensuite, la question de Soren me rend triste. « Comment ça se passe avec tes enfants, tout va bien ? » Je réalise que nous n’avons vraiment pas eu le temps de discuter. Je soupire, affichant un sourire triste. « J’aimerais dire que ça se passe bien… » Que je commence avant d’avaler ma salive et d’éclaircir ma gorge. « Malheureusement, je ne sais pas. Je ne les connais pas… Tu sais, mon ex-femme n’est pas la personne qui a le pardon facile. » Que je continue. J’essaye d’afficher un sourire. « Mais bon, tu sais… C’est la vie ! Je ne peux pas faire grand-chose. Aujourd’hui ils sont assez vieux pour prendre la décision de venir me voir s’ils veulent… après tout, mon ex sait où j'habite. Comme je lui ai laissé un million de messages… » Comme une habitude, je sors mon paquet de cigarettes, sentant la frustration monter en moi. Frustrer n’est pas le mot… Je ne sais pas s’il connaît la douleur de ne pas pouvoir voir tes petits cœurs grandir, de penser qu’un autre mec prend ta place pour élever tes enfants.  

J’allume le bâton cancérigène avant de continuer de suivre Soren en silence. Perdu dans mes pensées. Alors que ce dernier jette une pokéball sur le minidraco qui vient tout juste d’apparaître. Un, deux… Et un troisième bruit avant d’entendre le petit clique d’une capture réussie.

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@morgan ashfall

tw : deuil. garde d’enfant.

Leur relation n’avait pas duré si longtemps à l’époque. Ils étaient jeunes, amoureux oui, mais la vie ne leur était pas encore passée dessus. Aujourd’hui, tout avait l’air d’avoir changé. D’abord, Søren était tombé amoureux d’Annie. Il avait adopté sa fille. Il s’était marié, avait eu deux enfants. Puis il avait perdu Annie et avait déménagé. Toutes ces choses avaient fait que Søren n’était plus le jeune gamin qu’il était à l’époque, capable de glisser dans les bras d’un autre homme. Pourtant, il ne pouvait pas oublier à quel point leur lien avait été puissant à l’époque. Éphémère, oui, mais il n’avait jamais rien vécu d’aussi passionnel. Désormais, pourtant, Søren se contentait simplement de profiter des petites choses délicieuses de la vie, comme de simplement pouvoir partager du travail en équipe à ses côtés. Il acquiesça à ses mots en croisant son regard bleuté puis détourna les yeux, en prenant une profonde inspiration.

Søren décida finalement de prendre des nouvelles de la famille de Morgan pour en savoir plus sur sa vie. Est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’il se sent bien dans sa vie ? Est-ce qu’il est heureux ? Est-ce que ses enfants vont bien ? Est-ce qu’il a une bonne relation avec eux ? Toutes ces questions arrivaient en même temps dans sa tête, mais il ne contenta de n’en poser qu’une seule. Mais finalement, son sourire triste répondait déjà au ranger. « Je suis désolé, Mo. Je pensais pas que c’était aussi compliqué … » Il savait qu’il n’aurait pas supporté que le père de Freyja par exemple vienne réclamer sa fille pour passer du temps avec elle quand elle était petite. Voir ses enfants de se faire arracher de chez soi, c’était comme de perdre une partie de soi-même. Lorsqu’il vit que Morgan allumait une clope, il gronda. « T’as toujours pas arrêté c’te connerie ? » lui balança-t-il en grondant de plus belle.
Si Søren avait réussi sa capture, hors de question de rester focalisé là-dessus. « Arrête donc ce truc, c’est pas bon pour tes poumons. Surtout que tu dois resté entraîner si tu veux pouvoir courir après les gens qu’on cherche ici. J’ai pas envie que tu finisses comme des poulets avaient la bedaine à l’air qui ne savent faire qu’une chose : bouffer au lieu de faire leur taf. T’es pas comme ça, je te connais plus déterminé. » tenta-t-il pour lui redonner de l’espoir. Morgan ne pouvait pas se laisser abattre comme ça.

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@Søren Hofstadter

TW : décès
Être désolé ne va pas aider ma situation, mais je ne peux faire plus que l’être. Par la même occasion, sans vraiment y penser, je me suis allumé une clope qui n’est pas restée inaperçue par l’homme qui tient toujours mon cœur. Je tire, sans réagir, sur ma cigarette, je laisse la boucane sortir, cachant un soupir d’agacement. « Non, je n’ai toujours pas arrêté » que je dis en tirant une deuxième fois dessus. « Ça n’a pas dérangé jusqu’ici… Je ne vois pas pourquoi ça commencerait maintenant » que je continue en haussant les épaules. Mais en voyant le regard de mon coéquipier, je décide que ce serait mieux que je l’éteins puis fourre mes mains dans les poches de mon pantalon. « Après… Ce n’est pas comme si je vais me retrouver avec un bidou avant longtemps… Pas avec la cigarette et tout ce que je fais pour tenir la forme. » Que je termine par lui dire.

Je laisse la poussière retomber, enfin… Plus pour moi que pour lui. Bien que je me surprenne à me remémorer le temps d’avant. Le temps où nous nous sommes rencontrés et où nous avons vécu quelque chose, lui et moi. Un temps où je me suis accroché en espérant le retrouver, hélas, sans succès. De plus que je doute qu’aujourd’hui, après avoir dépassé le seuil de la 40aine, il veuille reprendre une vie amoureuse. Surtout après la perte de sa femme, Annie.  

« Et toi, ta famille… Ça va ? » Pendant que je lui pose la question, j’observe les alentours pour être sûr que nous ne louperons rien… Tout ce que je réussis à voir est un petit azurill partir se cacher, probablement de peur que nous marchions dessus avec nos grosses bottes.

Soudain, une petite sonnerie retentit de nos Votkit. Apparemment que les malfrats se dirigeraient vers la lande broussailleuse… Je râle, embêter par ce Message. Alors dans un soupire, j’arrête de marcher. « À ben voilà… S’est débile en changer de secteur, faut ce rendre dans la lande broussailleuse. Le QG nous indique que l’homme en question à retrouver son chemin et que nous devons allez vérifier s’qui ce passe là-bas… » Visiblement agacé, je regarde Søren.

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@morgan ashfall

tw : deuil. garde d’enfant.

Au travail, Søren avait souvent beaucoup de mal à faire transparaître ses émotions - déjà que dans la vie en général, il n’était pas très fort, là, c’était encore pire. En présence de Morgan, quelque chose se passait tout de même au fond de lui, même s’il refusait de l’admettre. Il n’était pas aussi joyeux et conciliant quand il s’agissait d’accomplir sa mission de ranger, souvent trop concentré sur ce qu’il devait faire que sur ce qu’il se passait autour de lui. Il aimerait parfois être capable de prendre davantage de recul, en particulier quand il travaillait avec Morgan. C’était pas comme si ils n’avaient rien vécu ensemble, au contraire. Ils avaient partagé des moments intimes quand ils étaient jeunes. Mais aujourd’hui, tout semblait si différent. Lui-même semblait différent. La vie avait mis un coup de massue sur la tête des deux hommes. « Quand on sait où ça mène, on a pas trop envie que ses proches se jettent droit dedans. » Il avait déjà perdu Annie, il ne pouvait pas se permettre de perdre Morgan parce qu’il était trop têtu pour se rendre compte des choses néfastes qu’il te foutait dans le corps. « Tu seras vachement en forme aussi quand tu passeras l’arme à gauche. » Le voir mourir serait un déchirement. Puis, de toute façon, Morgan savait très bien où il voulait en venir.

Malgré ses dires, Morgan finit par lâcher sa cigarette et l’air devint soudainement plus respirable. Son coeur loupe un battement quand il lui parle de sa famille. Il pense à Annie. Mais Morgan est au courant pour elle, pas la peine de repasser par des détails fâcheux. « Ouais, ouais ça va. Helmi et Lukas m’aident à l’élevage et travaille bien, Freyja vise la ligue et Remi s’en sort particulièrement bien dans sa vie. Après tout, j’ai jamais douté qu’elle ne s’en sorte pas, malgré ce qu’elle a vécu. » Son regard s’attarda au loin tandis que Morgan était interpellé par son Vokit. « Quoi ? Quelqu’un d’autre a pris en charge le gars blessé ? » Il poussa un profond soupir avant de se diriger vers la Lande Broussailleuse, lisant à son tour son Vokit. « Les individus suspects, par contre, ils sont toujours là eux. J’espère qu’ils vont pas trop nous faire chier. »