les sbires sont de sortie

@clarence wheeler

Alix ne servait qu’une chose désormais : la Team Ombre. Depuis qu’elle avait fait sa première mission sous les yeux de Murphy, l’une des admins de la Team, elle était devenue une sbire à part entière. Enfin presque. Depuis qu’elle avait été officiellement intégrée dans la Team Ombre, elle devait tout de même se coltiner un homme qu’elle ne supportait pas : Clarence. Il avait ce petit air suffisant qu’elle avait envie de baffer une bonne fois pour toute pour le lui enlever du visage, mais elle savait que la violence ne résolvait rien et qu’elle risquait sa place en montrant déjà autant de réticences envers ses compères. Alors, elle avait décidé de faire avec et de supporter sa présence.

Elle avait quitté l’Aquarium, finissant son travail d’hôtesse d’accueil assez tôt avant qu’une autre femme ne vienne la remplacer. Même si Carabaffe n’avait jamais tellement envie de se rendre sur l’Île Ténébra, Alix avait désormais accès au QG de la TO et n’hésitait pas à s’y rendre, parfois simplement pour montrer aux autres qu’elle était là. Parce que son but n’était pas simplement de les rejoindre et de les aider, mais aussi de marquer sa patte dans l’histoire et de faire ressortir la famille Snyder. Ce qu’elle souhaitait par-dessus tout, c’était de faire honneur à son père et qu’on ne parle pas des Snyder simplement parce que l’un des brillants membres de la famille avait été tué par balle. Alix ne voulait pas être l’ombre de son père, elle voulait briller elle-même.

« Tiens tiens, ma petite recrue » Alix leva les yeux au ciel en l’entendant arriver. Elle croisa le regard de son Carabaffe qui était prêt à envoyer un petit coup de Pistolet à O si son Evoli ne se tenait pas à carreaux. Les deux pokémons, aussi effrayés et énervé l’un que l’autre par l’endroit, se toisaient durement. Alix plissa les yeux en affrontant son regard mais avant même qu’elle n’ait eu le temps de répliquer, leurs noms furent appelés par un supérieur.
Elle ne se fit pas prier pour regagner la plage de grain de sel sur laquelle elle avait attrapé son Carvanha. « J'aime bien, parce qu'ils nous ont lâché dans la nature, mais ils ne nous ont même pas dit s'ils voulaient des Pokémon précis, ou non » Il marquait un point. Et mine de rien, si elle n’aimait pas son air condescendant, Alix devait avouer qu’il était bel homme et qu’il savait ce qu’ils faisaient. Ils combattaient tous les deux la même cause. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de lui mettre des bâtons dans les roues. « Ramène des pokémons et discute pas. » lui balança-t-elle férocement alors qu’elle partait à la recherche d’un pokémon sauvage à capturer.

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Alix peut être une femme carrément adorable quand elle s’y met, quand elle en a envie. Elle est par exemple d’une humeur toujours très joyeuse. On lui répète qu’elle est le soleil de la maison et elle ne perd jamais une occasion pour avoir un sourire aux lèvres ou amuser la galerie. Mais quand elle se pointe dans le QG de la Team Ombre, elle sait qu’elle va devoir croiser Clarence et qu’elle est susceptible de partir avec lui en mission. Alors bien sûr, Alix, elle grogne comme un cabot. Parce qu’elle n’a pas vraiment envie de faire équipe avec lui. Même s’il ne fait que la taquiner, elle a toujours eu horreur d’avoir quelqu’un au-dessus d’elle, surtout quand au final, ils n’ont pas tant d’écart. Que ce soit en âge comme en ancienneté, Clarence n’est pas là depuis si longtemps que cela, en fin de compte. Mais il veut jouer les gros durs avec elle, avec ses airs qu’elle trouve suffisants - de quoi la mettre en rogne.
Déjà le croiser au QG est difficile, mais alors devoir encore faire équipe avec lui, c’est encore pire.

Finalement, lorsque le duo arriva tant bien que mal à la Plage de Grain de Sel, Alix manqua de s’en prendre à lui. Il n’arrêtait pas de se plaindre et de marmonner dans sa barbe. À ses côtés, elle avait toujours l’impression qu’il cherchait à la rabaisser pour se sentir plus haut, plus grand, plus fort. Et elle ne supportait pas ce genre de comportement machiste. Un jour ou l’autre, il aurait le droit à un coup droit dans la figure. Ou bien elle lui botterait les fesses avec son équipe plus expérimentée et mieux traitée que la sienne. « Je suis pas une naine, imbécile ! » Elle ne supportait pas qu’il la traite ainsi, et elle se tourna vers lui, les yeux lançant des éclairs. Elle s’approcha jusqu’à être tout près de lui et se montra encore plus agressive. « C’est de ta faute, s’ils sont désagréables ! T’es tout le temps en train de me faire chier ou de me rabaisser. Tout ça parce que monsieur a un égo surdimensionné. Va te faire soigner au lieu de me faire chier ! » Finalement, elle tourna les talons, agacée.

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tw : vulgarités. trauma.

Clarence est un petit con, voilà ce qu’elle en pense. Elle n’arrive pas à le blairer. Pourquoi ? Parce que c’est un crétin mignon. Parce qu’il a beau avoir une belle gueule, elle a l’impression qu’il la regarde de haut. Peut-être que c’est parce qu’il est plus grand qu’elle, qui sait. Dans tous les cas, mauvaise foi ou pas, Alix ne le supportait pas. Et si elle rentrait chez elle, elle ne pouvait clairement pas se plaindre de lui : Elsa et Valteri n’étaient pas au courant de son appartenance pour la Team Ombre. C’était le premier et le seul secret qu’elle avait pour eux - du moins, selon elle, ce serait le seul. Mais vivre dans le mensonge ne lui plaisait pas à Alix. Et plus elle attendait pour leur annoncer, plus elle se sentait mal. Et donc plus elle devenait agressive et réactive aux pics lancés par Clarence. « Je t’emmerde, Clap-clap. » dit-elle en frappant des mains, n’ayant rien d’autre comme réplique. Elle perdait son sens de la répartie avec lui, mais elle n’oubliait jamais de le piquer un peu avec ce surnom ridicule - que ça le touche ou non. Et évidemment, il fallait qu’il ait le dernier mot à tout : de quoi l’enrager davantage. Maintenant, c’était elle le problème. Et puis quoi encore ! Elle allait très bien. Sauf qu’il finit par piquer là où ça fait mal. Les traumatismes. Le manque de confiance en elle, en les autres. Cette façon qu’elle a, hargneuse, de vouloir tout détruire sur son passage comme une tempête. Clarence, il finit par le mettre complètement hors d’elle. « Va te faire foutre, tu sais pas de quoi tu parles ! » lui gueula-t-elle, touchée en plein coeur avant de se détourner. Elle sentait que la rage autant que la tristesse montait en elle. Ses émotions étaient prêtes à exploser, la rage comme les pleurs, la déception comme l’accablement. Finalement, les paroles qui suivent, elle ne fait que les entendre d’une oreille, plongée dans une réalité différente. Elle repense à son père, qui lui manque, à cette vie où elle a dû constamment se battre. Aux apparences qu’elle tente de maintenir du mieux qu’elle peut. Elle ne le regarde plus, dos à lui, avançant devant lui. Chaque mot de sa part lui donnait envie d’exploser à nouveau, mais elle se retenait pour ne pas aggraver les choses. « Moi non plus. » finit-elle par annoncer froidement, en avançant à l’écart de Clarence, pour ne plus l’avoir sous les yeux. Mais surtout, pour ne pas qu’il voit que les yeux brillants s’étaient transformés en larmes qui perlaient le long de ses joues et qu’elle tentait de retenir pour paraître forte.

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tw : vulgarités. trauma.

Alix sentait une colère l’envahir, sans véritablement être certaine d’où elle venait. Au fond d’elle, la demoiselle avait bien conscience que Clarence n’était pas la seule source de ses états d’âme. Il y avait quelque chose de plus profond, des blessures du passé qui ressurgissaient soudainement quand il envoyait ses petites piques. En règle générale, elle les supportait. Il arrivait parfois même qu’elle en rigole. Mais il y avait des fois, comme celle-ci, où la fatigue et la naissance d’une pointe de colère faisaient exploser la bête qui se déchargeait sur Clarence. Il arrivait qu’elle se décharge de cette façon contre Elsa. C’était encore rarement arrivé avec Valteri, mais rien n’était impossible avec Alix. Elle était connue pour avoir un tempérament de feu qui pouvait mettre en rogne les gens autour d’elle, notamment lorsqu’elle fonçait tête baissée ou qu’elle envoyait balader le monde.
Leur mission aurait pu se passer sans accroc s’il ne l’avait pas poussée dans ses retranchements alors qu’elle était déjà en colère, agressive et sur la défensive. Mais Clarence avait toujours eu le don de la mettre en rogne. Elle n’avait encore jamais explosé devant lui, mais il y avait bien un début à tout.

La suite se fit dans un silence de mort dans lequel aucun des deux ne chercha à se parler, chacun allant dans son coin pour trouver des pokémons, en capturer certains, en combattre d’autres. Alix sentit une larme couler le long de sa joue, les yeux brillants. Elle tentait tant bien que mal de tout retenir pour tout enfouir au fond d’elle. Elle avait le sentiment qu’elle n’avait pas à se montrer vulnérable aux yeux de Clarence ; manquerait plus qu’il balance qu’elle était trop sensible et qu’elle ne méritait pas de faire partie de l’organisation après tout ce qu’elle avait donné pour eux.
Elle se contint, ravala sa peine lorsqu’une voix s’éleva près d’elle. C’était Clarence qui s’était rapproché.

« Nan, quand on craque, on est faible. Et l’organisation a besoin de personnes fortes. » Elle tenta de retenir son ton agressif mais c’était plus fort qu’elle. Elle était tellement méfiante envers lui qu’elle avait énormément de mal à se radoucir. Pendant un moment, l'atmosphère restait tendue. Puis Alix songea que Clarence avait fait un premier pas calme juste avant et qu’elle l’avait aussitôt rembarré. Elle poussa un profond soupir. « C’était pas contre toi. C’est juste que tes remarques répétées ou ton sarcasme, parfois, ça m’agace. » lâcha-t-elle avec un ton légèrement froid, encore sur la retenue.