les antiquités de rhode

@valteri rybakov

Maxyne était affairée dans son laboratoire en compagnie de son jeune Evoli qui l’assistait très souvent dans ses petites missions. Elle était en train d’essayer de reconstituer les endroits où l’on avait déjà beaucoup fouillé dans la région et les autres endroits où il y avait moins eu de fouilles ou de trouvailles. Depuis des années maintenant, le jeune femme travaillait pour le laboratoire de Rhode après avoir été mutée dans le secteur paléontologie d’ici, quittant ainsi sa région natale, Hoenn, et toutes les personnes susceptibles d’interférer dans sa carrière de scientifique. Maxyne était une femme très dévouée depuis des années, qui avait continué un parcours de dresseuse hors pair, devenait ainsi championne du colosseum de Rhode, avant de se concentrer davantage sur ses recherches.
Pendant de nombreuses années, elle avait décidé de ne fréquenter personne parce qu’elle savait pertinemment qu’elle n’aurait pas suffisamment de temps à lui consacrer. De plus, elle n’avait pas encore pensé à tout cela, se concentrant simplement sur ce qui l’intéressait elle : faire revenir un fossile à la vie. Néanmoins, il lui manquait encore des morceaux de fossiles.

Alors bien sûr, quand le Professeur Syrus arriva avec un petit sourire en coin dans son laboratoire, elle comprit qu’il avait quelque chose pour elle. Les bourrasques de Sirocco avaient permis de révéler la présence de fossiles dans le désert. Plus heureuse que jamais, elle décida de se précipiter là-bas en attrapant toutes ses affaires, dont son sac, son Evoli se précipitant à ses côtés.
Finalement, lorsqu'elle arriva enfin au Désert, elle croisa un jeune homme qui était son coéquipier de mission pour aujourd'hui. Après tout, une autre paire de mains ne serait pas de refus. « Enchantée. Oui, c'est ça. Mais tu peux m'appeler Max, si tu veux. » Elle le détailla gentiment, remarquant qu'il ne devait pas avoir plus de vingt-cinq avec ses petits bouclettes et le petit duvet sur sa mâchoire. « On s'y met ? » demanda-t-elle, impatiente. « Alors, dis-moi, tu viens d'où ? » le questionna-t-elle après quelques minutes de marche en silence.

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Quand elle était arrivée dans la belle ville de Rhode, Maxyne s’était imaginée tout un tas de choses sur le pokémon obscur ou bien sur les fossiles. Pourtant, après une bonne dizaine d’années passées dans les parages, elle n’avait, jusqu’ici, jamais vraiment reconstitué de pokémon. Bien sûr, elle avait ramené quelques fossiles au centre de recherches et elle avait assisté à la naissance de certains pokémons fossiles. Elle savait, par exemple, qu’un champion d’arène possédait aujourd’hui un Dinoclier. Elle espérait un jour pouvoir l’étudier, mais elle n’avait pas encore eu le temps de contacter James.

Aujourd’hui, elle devait davantage se concentrer sur le jeune Valteri qui était son coéquipier pour la journée. Très jeune scientifique, elle n’attendit néanmoins pas pour le tutoyer mais se questionnait à son propos. « Ça fait longtemps que tu es diplômé ? Tu commences jeune … » Elle avait l’impression de se voir. Elle aussi, elle avait commencé très jeune dans la paléontologie et elle avait tout mis de côté pour se consacrer aux fouilles archéologiques. « Oui, exactement. Je pense qu’on devrait davantage se croiser à l’avenir. J’ai peut-être déjà vu ta tête, mais comme je suis tout le temps dans le rush, mon cerveau n’a pas dû assimiler son visage. » lui avoua-t-elle en souriant tandis qu’ils approchaient du site.

L’information du Professeur Syrus était véridique. Maxyne et lui allaient donc peut-être faire des trouvailles exceptionnelles, ici. « Hoenn. Il a fallu que je quitte la région pour diverses raisons, mais je suis contente d’avoir été mutée ici en tout cas. » lui annonça-t-elle en souriant avant de s’approcher des rochers foncés. « Je l’espère. » Elle s’agenouilla à son tour à ses côtés, attachant ses cheveux en chignon pour qu’ils ne traînent pas dans le sable. « Tu as déjà fait des fouilles ? »

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Parfois, Maxyne repensait à son ancienne vie. Cette même vie dans laquelle elle paraissait heureuse avec ce garçon. Jusqu’à ce qu’elle aille voir ailleurs, puis qu’elle s’accroche tellement à son boulot qu’elle ne faisait presque plus attention à lui. Maxyne avait longtemps décidé de faire abstraction à l’amour pour se concentrer sur ses recherches, parce qu’il n’y avait rien de plus important pour elle que son travail : cela lui avait déjà permis de rassembler suffisamment de morceaux de fossiles, autrefois, pour ramener un pokémon à la vie. Seulement, elle n’avait pas gardé ce pokémon. En revanche, aujourd’hui, elle espérait plus que tout au monde pouvoir en ramener un, et de le garder dans son équipe. « C’est incroyable … moi aussi, à ton âge, je savais déjà ce que je voulais. Ça m’a emmenée loin. » Elle lui fit un doux sourire.

Oui, loin. Loin de tout, loin des autres, loin du monde. Et pourtant, d’une certaine façon, Maxyne se retrouvait désormais dans la même région que son frère, qu’elle pouvait voir régulièrement sans problème.
Elle fit un autre sourire à Valteri, qui comprenait qu’un métier comme le leur pouvait être speed et leur empêcher de voir ce qu’il y avait parfois sous leurs yeux. Maxyne était souvent tellement concentrée seulement sur ses études qu’elle oubliait de lever la tête pour voir ce qu’il y avait autour d’elle. Lorsqu’il pointa son Ptyranidur derrière eux, elle eût un mouvement de surprise et un visage effaré. « Mon dieu ! Je l’avais même pas vu ! Tu vois quand je te dis … » Elle se leva pour s’approcher du pokémon, en pleine admiration. « Il est si beau … » Elle osait à peine le toucher de peur qu’il ne s’évapore, tel un illusion. « Ça fait plusieurs années que j’ai fait des fouilles. J’ai ramené un Dinoclier pour ma part, que j’ai offert à un ami, le champion de la station service. Il en est très heureux. » Elle avait consacré sa vie aux autres. Mais désormais, elle rêvait d’avoir son propre pokémon fossile.

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S’ils n’avaient encore rien trouvé, Maxyne estima qu’ils avaient bien commencé les fouilles dans les Steppes Arides. Ils avaient déjà trouvé le spot et ils s’entendaient plutôt bien ensemble, ce qui était sûrement un très bon point pour un travail d’équipe comme celui-ci. Après quelques formalités échangées, ils en vinrent à parler de leurs rêves respectifs. Elle était heureuse de savoir que le jeune homme savait déjà ce qu’il voulait faire depuis son plus jeune âge. Maxyne avait rarement vu des gamins si jeunes dans la discipline, surtout s’il avait commencé deux ans plus tôt. En particulier aux côtés du Professeur Syrus. Cela ne l’étonnerait même pas qu’il soit son petit protégé et que le gamin soit un surdoué dans quelques domaines. Pour l’instant, Maxyne ne faisait qu’observer. « Tu as de la chance d’en avoir ramené un si jeune, ce n’est pas donné à tout le monde, tu sais. » En effet, elle en avait mis du temps avant de pouvoir faire revivre un fossile.

Elle se concentra un instant sur les fouilles, après avoir sorti toutes ses affaires. Elle s’apprêtait à s’allonger dans le sable, très concentrée sur son travail, un pinceau en main, quand Valteri lui évoqua Érèbe, son Ptyranidur. Elle ne sut par quel moyen elle ne l’avait pas encore vu apparaître, mais fut incroyablement surprise. Elle s’approcha de lui pour le caresser mais avant même qu’elle n’ait eu le temps de faire un mouvement vers elle, le pokémon lui avait sauté dessus pour venir mordiller son tee-shirt. « Oh … non ! Pas mon tee-shirt, Érèbe. » Elle le repoussa avec autorité et le Ptyranidur la regarda avec un air interloqué. « Bah oui, ça se mange pas ça. » Elle lui caressa le crâne en l’admirant un instant avant qu’il ne s’en aille de son côté, comme si elle l’avait vexé. Elle se concentra à nouveau sur son travail quand Valteri lui posa une question. Elle haussa d’abord les épaules. « Je pense que ce serait pas mal d’avoir un Ptyranidur. Après, j’aimerais bien aussi un Aéroptéryx. T’avais un pokémon en tête, toi, que tu aimerais faire revivre ? »

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@valteri rybakov

Une sortie comme celles-ci, Maxyne les aimait particulièrement. Cela lui permettait de se ressourcer, de se plonger dans quelque chose qu’elle aimait plus que tout : la recherche. C’était ça qu’elle aimait particulièrement en étant paléontologue : la diversité de son métier. Elle n’était pas toujours dans un labo derrière un microscope, elle voyageait ici et là. Elle repartait, revenait, retournait sur un spot, rentrait à nouveau au labo, testait des choses, cherchant des fossiles. Et un jour, elle parviendrait à faire revivre un autre pokémon. Elle y croyait dur comme fer. « Je comprends pourquoi il a décidé de te le laisser. » Elle scruta le gamin longuement en se rendant compte que le Professeur Syrus n’avait clairement pas fait un mauvais choix en le prenant sous son aile. Il avait clairement les capacités d’aller loin. Elle vit le pokémon s’éloigner devant son air autoritaire et en souria avant de reprendre son travail, elle aussi, avec son joli pinceau non loin de Valteri.

« Mmh, je te comprends. S’occuper d’un petit bonhomme comme ça doit déjà être assez. Après, je ne sais pas si tu auras les mêmes ambitions et les mêmes exigences en grandissant. Tu verras ça par toi-même. » Il ne voyait peut-être pas son sourire nostalgique comme elle était de dos, mais il lui rappelait elle, à son âge. Elle ne voulait pas non plus d’un autre pokémon que celui qu’elle avait en sa possession. Et pourtant, aujourd’hui, elle espérait en avoir d’autres. Elle relâcha son attention et vit Valteri pointer du doigt l’endroit où elle fouillait. « On dirait oui ! » Elle continua de nettoyer autour en espérant pouvoir en extraire un morceau de fossile. Elle scruta aussi le spot de Valteri. « Tu ne m’as pas l’air aussi chanceux que moi, mais approche, regarde … » Elle pointa du doigt un endroit à sa gauche qu’il n’avait pas encore dépoussiéré. « Je crois que tu pourras tenir davantage quelque chose par là. »