La chaleur qui règne ici ne semble importuner que moi. Pourtant j’y étais préparée, avec une hydratation subséquente, et un vêtement léger et qui respire bien. Impossible toutefois de contourner l’accablante humidité qui m’étouffe. Cette forêt a beau couvrir les ardeurs du soleil, je suis en nage tout de même, observant d’un air déconfit mes deux Pokémon qui, eux, semblent immunisés à ce qui me fait tant souffrir. Tant mieux, je me dis. De les observer met un petit baume sur mon cœur qui regrette cette sortie. Puis je suis heureuse. Bilis n’a pas été très accueillant envers Bilis. Toutefois, il est carrément ami avec mon nouveau Pokémon : une Evoli du nom d’Ilaw. La nouvelle venue porte parfaitement son nom. Elle est lumière, chaleur et passion. Une énergie débordante la caractérise, si semblable à celle du Flambino. Un petit côté espiègle, plus sournois que son compagnon, mais surtout une hâte dans tout ce qu’elle entreprend et qui la rend un peu maladroite… Oui, cette femelle est une vraie tête brûlée ce qui signifie qu’elle a parfaitement sa place parmi nous. Je l’ai achetée il n’y a pas si longtemps, caressant le projet encore à réaliser d’en faire une magnifique Voltali un jour. Je ne parviens pas à l’imaginer sous une autre forme : elle lui ira si bien ! Il me tarde de la voir ainsi.

Pour le moment, l’Evoli se prépare à combattre. Elle a repéré non loin une créature immonde qui m’inquiète aussitôt : un Empiflor. Menaçant et beaucoup plus gros que ma petite Ilaw, il la menace de ses lianes à distance. La petite sautille pour éviter ses attaques sans trop de mal. C’est plutôt ses gerbes d’acide qui m’inquiètent davantage et juste quand une d’entre elles s’apprête à la toucher, Bilis saute devant elle pour lui éviter le coup. Malheureusement, il s’est pris la substance empoisonnée de plein fouet ! Il tombe durement sous mon œil inquiet. Je me précipite à sa rencontre, le récupérant in extremis pour m’éviter le même sort. Pas le temps de s’attarder, le Flambino est mal en point.

«Ilaw, on se casse, viens vite !»

Le Pokémon plante et poison ne nous poursuit pas, c’est un Pokémon enraciné qui n’aurait jamais la vitesse de toute manière. La petite Evoli court de tout son petit cœur, parvenant à tenir le rythme que je lui impose. Je ne m’arrête que lorsque je nous sais hors de danger. Je me pose sur un tronc d’arbre renversé, couverte de sueur et d’ecchymoses, mais soudain l’humidité ne m’affecte plus. Je n’ai de yeux que pour le pauvre lapin, visiblement empoisonné, qui gémit et spasme dans mes bras. Jamais je n’ai vu mon compagnon aussi immobile. Autant dire que je n’apprécie pas du tout. Je le presse contre ma poitrine tout en fouillant dans mon sac pour une potion ou quelque antidote pour son mal mais… Je n’ai rien, rien qui puisse le soulager. Nous sommes loin du centre Pokémon le plus proche…

«Ilaw, va voir si tu ne peux pas trouver de l’aide. Il y a peut-être un Ranger ou quelqu’un dans le coin qui aurait quelque chose pour Bilis.» malgré mon état d’urgence, je conserve un ton de voix calme pour ne pas affoler la petite. Celle-ci a les yeux rivés sur le Flambino, sachant pertinemment qu’elle aurait pu être dans sa situation sans l’intervention de son ami. «Vite, je t’en prie.»

Pressée par mes mots, l’Evoli disparaît dans la végétation luxuriante de la forêt, me laissant seule avec le lapin enflammé. En espérant qu’elle trouve rapidement de l’aide…

Camper en forêt est probablement la chose la plus magique de toute mon existence. Avec toute cette verdure entourée ainsi que les pokémons plantent ! C’est mon paradis, mon activité favorite et puis… Je me suis promis de suivre les traces de ma maman Kotto. Surtout après avoir compris ce que ma maman Claire fait comme métier. Travaillant pour la team Ombre, elle a tout fait pour me tenir loin de cette organisation. Au début je croyais qu’ils étaient là pour aider les pokémons et pourtant… Non, pas vraiment. Malheureusement, à cause du secret professionnel, ma mère ne peut pas me parler de ce qu’elle fait. Apparemment, une fois dans l’organisation, il n’y a aucun moyen de s’en sortir. Je crois que ma maman Claire a voulu les quitter, après avoir rencontré son amour, son âme sœur. Enfin, je déduis, j’analyse, ça ne veut pas dire que j’ai raison.

— Nami, aller gros paresseux, faut se lever, en plus j’ai préparé un merveilleux petit déjeuner ! Aussitôt parlé de déjeuner, je vois mon kaïminus se lever d’un bon. Je savais qu’il a faim. Nous nous installons devant le petit feu du matin où la nourriture cuit. Tout en préparant les assiettes je souris à mon petit pokémon : nous allons nous aventurer plus creux dans la forêt aujourd’hui. Il y a une certaine fleur que j’aimerais observer

Mon compagnon s’exclame et se met à manger sa nourriture. Tout comme moi d’ailleurs après tout, je dois ranger mes équipements avant de continuer notre chemin. Une fois tout ramasser, je regarde une dernière fois mon compagnon et nous commençons à marcher. Peut-être 10 - 20 minutes plus tard, je croise un petit evoli.

— OOOh regarde Nami ! C’est la première fois que j’en vois un en forêt ! Aller… En va — je me fais interrompe par ce dernier, iel à l’air paniquer la pauvre. Alors, prenant un air sérieux, mon kaïminus s’approche et discute avec le pokémon. Intrigué, je les observe et puis Nami se tourne vers moi, comme pour me dire de suivre le petit pokémon. Ok, je comprends… Nous allons te suivre petits. Une intuition me disait que quelque chose de grave s’est passé. Pas que je suis capable de parler au pokémon, mais je peux comprendre les expressions du mien.

Après avoir suivi l’evoli, une silhouette commence à se dessiner entre les arbres et les buissons. Oh, c’est sûrement la dresseuse du petit pokémon. Par contre, mon regard devin sérieux en voyant l’état du flambino. Je me précipite vers la dame, après que l’evoli reprend sa place à côté de sa dresseuse.

— Que s’est-il passé ? Je peux peut-être vous aider. Dis-je en posant mon grand sac d’excursions. Nami s’approcha aussi du flambino et de la dame. J’observe attentivement le pokémon… Je ne suis pas sûr, mais je crois qu’il est empoisonné. Non, après avoir observé un peu plus, il est définitivement empoisonné. Je me tourne vers mon compagnon pour lui demander de m’apporter certaines plantes, ceux que j’avais cueillis la semaine dernière et que je garde sur moi au cas où. Si vous le permettez, je peux soigner votre compagnon.

Je n’aime pas laisser Ilaw errer toute seule, mais parfois aux grands maux les grands moyens. L’Evoli saura se débrouiller, j’ai confiance en elle après tout. Même si elle a un caractère imprévisible et une jolie petite bouille adorable, elle n’a rien d’une enfant et je suis certaine qu’elle parviendra à nous aider. Je ne la connais que depuis peu et pourtant j’ai parfaitement confiance en ses moyens. Là où j’ai crainte davantage, c’est dans l’attitude molle du Flambino. Son œil vitreux m’observe comme sans me voir. Son regard me transperce, rivé vers un ailleurs qui n’appartient qu’à lui. J’appelle doucement son nom, tout en caressant sa tête de mouvements lents. Si je peux me montrer dure avec lui, il y aura tout de même une éternelle douceur dans mon cœur pour Bilis. Parmi mes relations, celle que j’entretiens avec lui est à peu près l’une des seules qui soit saine. Je peux compter sur lui peu importe les circonstances et je veux qu’il sache qu’il en est de même pour moi. Je lui fredonne un air que j’ai entendu à la radio. Cela semble l’apaiser bien que je sois incapable de nommer le nom de la chanson ou bien l’artiste. Ça n’a pas d’importance.

Le temps s’écoule avec une lenteur abrutissante, teintée d’angoisse. Je tâche de conserver mon calme et de renvoyer les scénarios dramatiques qui pourraient m’accabler. Je me distrais en me projetant sur une piste de course, là où j’ai au moins du contrôle. Puis après une ou deux éternités, un froissement dans les buissons m’indique l’arrivée de l’événement convoité. Ilaw est de retour et elle ne vient pas sans renforts. Je lève les yeux vers celui qu’elle a choisi comme étant notre sauveur. Je ne suis pas bien convaincue mais accepte son aide avec humilité. De toute manière nous sommes totalement à court d’options dans le moment présent. J’inspire profondément avant d’expliquer la situation à l’étranger.

«Une attaque d’Empiflor. En défendant Ilaw, il s’est pris toute l’attaque et est empoisonné depuis. Je n’ai malheureusement rien sur moi qui puisse l’aider dans son état actuel. Il est fiévreux et délirant.»

Je pose le corps de mon ami contre un matelas de feuilles. Il est désagréablement chaud, plus qu’à son habitude. Une fine couche de sueur recouvre le dessus de son nez. Je me recule, toujours aussi calme, du moins en apparence. Le nouveau venu me semble bien jeune pour nous venir en aide, mais sait-on jamais.

«Si vous avez une Baie Pêcha ou un Antidote, cela pourrait grandement aider à le stabiliser.»

J’attrape au passage la petite Évoli, qui parcourait nerveusement les alentours en observant son ami. Je la caresse vigoureusement à la fois pour la rassurer et la convaincre que tout ceci n’est pas de sa faute.

«Il y a peut-être des herbes qui pourraient l’aider aussi, mais je ne m’y connais pas du tout là-dedans.»

Alors que je déduis que le petit pokémon est empoisonné, sa dresseuse me le confirme. Bon, c’est vrai que ce n’est pas une déduction difficile à avoir en voyant l’état du pauvre pokémon. Mon petit Kaiminus arrive avec mon sac d’herbes médicinal et je commence à m’activer pour en faire un truc mangeable. (Probablement très mauvais en goût, mais efficace ! )

— Ne vous ont faites pas, il ce trouve que je m’y connais bien en plante… que je dis en continuant décrasser, soudain j’ai une idée, je lève la tête pour poser mon regarde sur la femme, vous avez des baies qu’il aime ? C’est pour aider avec le goût… Que je termine avec un sourire rassurant.

Je remercie ma mère rester à Johto pour m’avoir donné cette passion pour les plantes. Et ma mère qui est à Rhodes pour le côté de la recherche ! Ce qui m’a donné un beau petit combo de connaissance ! Bon, j’avoue que pour la grande partie de mes connaissances je le dois au bouquin de ma maman Célestine. J’ai aussi appris de moi-même et mon partenaire a été mon cobaye. Bien sûr, jamais sans son approbation ! Sinon quel genre de dresseur serais-je ?

Après avoir reçu la baie que le pokémon aime, je finis le tout et je m’approche du duo pour venir en donner au pokémon. J’observe un petit instant avant de commencer à voir une petite amélioration au niveau de son état. Je souris alors avant de commencer à ranger mon matériel.

— Ton partenaire va se sentir mieux d’ici quelques minutes, le temps que le remède fonctionne. Je mets le reste dans un petit sac et le donne à la dame. Tenez, vous pouvez garder le reste… Au cas où un autre empiflor déciderait de vous attaquer.

Nami s’approche de la dame et de ses partenaires tout joyeux, venant ainsi partager des baies qu’il a cueillies plus tôt cette semaine. Il s’agit d’une baie sitrus, qui restaure la vitalité d’un pokémon, mais que mon kaiminus raffole.

Baie Sitrus:

L’étranger est accompagné d’un Kaïminus qui attire mon regard. Il semble vaillant ce Pokémon, et s’occupe de lui amener son sac. Brave bête. En d’autres circonstances, je me serais permise un commentaire sur ce fidèle allié, or je n’ai de cœur et d’esprit l’intérêt tourné que vers mon propre compagnon dont l’état semble rapidement se détériorer. Il s’agit de la première fois que je le vois subir ainsi les effets pervers du poison et je m’avoue tout à fait incapable de réagir correctement. Il me faudra prendre l’habitude de traîner quelques remèdes dorénavant, ne serait-ce que par sécurité. J’aurai appris aujourd’hui la prudence, avec beaucoup d’amertume. J’ai eu de la chance de tomber sur une âme charitable au cœur de cette dense et marécageuse forêt. Puis alors que le jeune homme ouvre son sac, une forte odeur de baies et d’herbes s’en échappe. Ilaw, curieuse de tous ces nouveaux parfums, s’approche un peu pour voir mais un regard de ma part l’en dissuade : je préfère qu’elle laisse le garçon tranquille et libre de ses mouvements. Il travaille à la guérison de notre ami, il ne faut pas l’importuner. Il a l’air savoir ce qu’il fait d’ailleurs; je suis ses mouvements avec intensité, sans lâcher le lapin dans mes bras.

«Il aime les goûts sûrs et épicés, les goûts relevés mais n’apprécie pas beaucoup l’amertume.» je fais en fronçant le nez devant la mixture préparée. Le tout semble bien amer et peu appétissant. «Je devrais avoir une Baie Willia dans mon sac. Ilaw ?»

Comprenant ma réflexion, la petit Evoli s’active, s’enfonçant dans mon sac pour en sortir la collation favorite de mon ami. Elle en ressort quelques secondes plus tard. Le fruit est bien mûr entre ses crocs, et une part de son jus se déverse de part et d’autre de sa gueule. Je la remercie d’une caresse et lui fait signe d’amener son butin au jeune homme. Celui-ci termine son remède et s’approche pour en donner au Flambino. Celui-ci proteste faiblement dans son sommeil, mais finit par accepter et à l’avaler. Il se rendort presque aussitôt, cette fois de manière plus apaisée. Je ne sais pas trop ce que l’autre lui a offert, mais comme il l’a annoncé cela semble fonctionner. Je peux maintenant mieux respirer, mais je garde tout de même le lapin contre moi. Je range le reste de la substance dans mon sac; effectivement elle pourrait être utile. Elle ne se conservera probablement pas bien longtemps cependant.

«Merci à vous. Je ne prends pas l’habitude de traîner des remèdes dans ma bourse quand je sors car nous ne combattons pas souvent. Mais c’est définitivement une habitude que je vais prendre désormais. Lui c’est Bilis, je suis Ella et voici Ilaw.»

Maintenant qu’il est responsable de la guérison en cours de mon allié, poursuivre notre discussion sans se présenter me paraît étrange.

«Vous avez l’air d’en connaître pas mal sur les plantes. Vous êtes herboriste ?»

Je n’avais pas réalisé auparavant, mais cela me semble désormais logique. Il est aussi possible que je me trompe. Ilaw croque un morceau de baie que lui tend le Kaïminus plus par politesse que par réel sentiment de faim. Je crois que toute cette expérience l’aura grandement ébranlée.