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|!| Contenu un peu sensible et vulgarité, j'aime mieux prévenir ^^ |!|

J’ai l’habitude des entrevues aux questions sexistes et rabaissantes. Aux commentaires limites sur mon corps et mon apparence. Aux gens déplacés, opportunistes, profiteurs. Dans le métier des médias, on se retrouve rapidement au cœur sombre de la tempête, là où l’identité n’a que peu de sens, où toutes les limites sont floutées. C’est enivrant. L’amour des autres nous parvient sans la moindre contrainte. Il s’agit d’une véritable drogue à laquelle je suis accro depuis des années, depuis que j’ai goûté pour la première fois à mes instants de gloire. Il m’en faut ma dose quotidienne sinon je vis rapidement une certaine nervosité, mes humeurs sont affectées, etc. Mais tout cet amour vient avec un prix, comme nommé un peu plus tôt. Et surtout, parfois, on est à risque d’overdose.

Ce à quoi je n’ai jamais pu prendre l’habitude, ce sont les fans trop insistants. Ceux qui malgré la politesse, les demandes gentilles, les sourires mielleux, ne comprennent tout simplement pas le message. Ceux qui plutôt que de vous aimer vous pourrissent, veulent vous arracher une part de vous pour l’emporter avec eux. Or, je ne suis pas un objet. Et cet amour-là je m’en passerais volontiers. Dans mon domaine on n’y échappe pourtant pas, comme tout le reste. Si ces instances sont rares, elles surviennent. Je n’ai jamais eu la nécessité d’un garde du corps alors que peu être j’en aurais eu besoin à l’occasion. Comme aujourd’hui, à cet instant.

Il s’agit d’un homme assez âgé, probablement un peu plus que mon père. Du genre qui collectionne mes magazines, car voyez-vous je semble lui plaire. Le côté mannequin et pilote de course tout à la fois, la fille parfaite à ses yeux, du moins est-ce qu’il m’a dit. À présent, je cherche une issue à cette conversation, tentée de faire appel à un ou l’autre de mes Pokémon mais inquiète que l’instabilité que je perçois chez cet homme se retourne contre eux je m’abstiens. Il fait déjà plusieurs minutes que j’essaie de me débarrasser poliment et moins poliment de lui, mais il n’a pas compris le message.

«Ben quoi, j’te fais des compliments et c’est comme ça que tu me remercie ? Tu es comme ça Ella Reyes ? À cracher sur tes fans ? Je t’ai juste demandé un petit bisou là, sur la joue et une photo, c’est pas grand-chose pourtant.»

Si. Le consentement, c’est important. Je commence sérieusement à perdre patience. Tant pis pour ma réputation, il me faut sortir d’ici ou j’ignore ce que mes nerfs mis à mal pourraient lui faire.

«Je vous ai dit non monsieur. Maintenant je m’en vais et n’avisez pas à me suivre ou je vais faire appel à la police.»

À la police, moi. Ironique un peu. Mais dans les souliers d’Ella la personnalité publique, je n’ai pas le loisir de régler ce genre de souci tel que je l’aurais fait en tant que DarkJolteon. Je fais volte-face et m’éloigne quand je sens une main agripper mon poignet. Il me tient, et fort en plus, assez pour y laisser une marque. Ses yeux sont furieux, et ses mots vulgaires à mon endroit. Je tente de me dégager mais il doit faire 40 kilos de plus que moi. La panique commence à m’envahir.

«Dernière chance, lâchez-moi.»

Ou je te crève les yeux, enfoiré.
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Un cheveux sur la soupe

Port-Amarée, les touristes y affluent comme dans mes souvenirs. Cette ville a toujours attiré les foules, grâce à sa vue imprenable sur l’horizon et à ses rues aux boutiques diverses et variées. Son odeur si particulière vient chatouiller mes narines et ramène une bonne vingtaine d’années en arrière. A l’époque où je vivais encore ici, à Rhode. Une étrange sensation m’envahit. Je suis heureuse d’être de retour, mais je me sens mal à l’aise, comme si ma place n’était plus ici. J’ai l’impression d’être un imposteur. Un imposteur qui déambule dans les villes de son enfance, qui se remémore un passé oublié depuis longtemps.

Je passe une main dans mes cheveux, pensant naïvement que ce geste suffirait à éloigner cette culpabilité. Peut-être devrais-je parler de mes états d’âme à quelqu’un … non, inutile d’ébruiter cette situation. Les rumeurs se propagent à vive allure, j’en sais quelque chose. J’ai déjà fait suffisamment honte à la famille Raïkonën, inutile d’en rajouter une couche. Je me demande d’ailleurs, si reprendre mon nom de jeune fille était une bonne idée. Mon oncle, le champion d’arène de Suerebe est une véritable célébrité. Et la célébrité j’ai assez donné. Enfin, au moins ce n’est pas marqué sur ma tête malgré quelques regards furtifs. Certainement des fans de poker qui tentent de savoir si oui ou non, je suis la fameuse Viper.

Je m’installe sur la terrasse du bar, pour profiter du beau temps malgré la fraicheur de la journée. Mon corps réclame un café fumant, mon cerveau lui aimerait bien un verre d’alcool bien costaud. Ma décision est prise, ça sera thé. La commande arrive en un temps record malgré le monde présent. Je regarde ma tasse et le liquide brûlant qui se trouve à l’intérieur. Ronny y ajoutait toujours quelques gouttes de rhum. Un timide sourire se dessine sur mes lèvres.

« Excusez-moi », je sursaute. « Je ne veux pas vous déranger, mais votre visage m’est familier. Vous ne joueriez pas au poker par hasard ? »

La fameuse question. Comment lui en vouloir, il est simplement curieux. Fort heureusement je n’ai pas un visage des plus reconnaissables et je peux aisément passer inaperçu. Je lui réponds, un sourire factice sur le visage.

« Je crois que vous faites erreur jeune homme, je n’ai jamais joué au poker de ma vie »

Le serveur s’excuse une nouvelle fois et s’en va en me souhaitant une bonne journée. La vie est amusante. J’ai quitté Rhode dans l’espoir de fuir ce qui m’attendait ici et maintenant je fuis ce que je suis allée chercher ailleurs, en recevant au point de départ. Je soupire. Si cette vie n’est pas un échec total, je ne sais pas ce que c’est.

Ma boisson terminée, il est temps que je reprenne ma balade. Je longe le port et en profite pour faire sortir Poker de sa pokeball. Respirer l’air marin lui fera le plus grand bien. Posé sur mon épaule, la queue enroulée autour de la bretelle de mon sac, il scrute les environs d’un air apeuré. Tout est une source d’angoisse pour ce bonhomme. Le calme du lieu est rapidement brisé par une altercation. Je m’approche par curiosité, mais également par envie d’aider. Du harcèlement de rue ? Décidément, ils sont partout ! Je m’approche de l’homme et je saisis fermement son bras, avant de le plier et de le plaquer contre son dos.

« Il me semble que la dame vous a demandé de la lâcher, alors obéissez sans faire d’esclandre. D’accord ? »

J’augmente légèrement la pression que j’exerce sur lui, il finit par capituler. J’ai appris cette technique grâce à Roony. Il était certes mannequin, mais il était aussi professeur de Krav-maga et donnait des cours de self-défense. Ces entrainements me sont encore fortement utiles aujourd’hui, la preuve. Je me tourne vers la jeune femme pour lui demander si tout allait bien. Le choc. Aucun bruit ne sort de ma bouche. Je reste totalement figée sur place. Il fallait bien que ce moment arrive. J’allais tôt ou tard croiser un membre de ma famille.

« Bonjour Ella » sont les deux seuls mots que je réussis à prononcer.
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Je vais perdre patience. Sauf que de me débarrasser physiquement de cet envahisseur serait un peu dangereux pour ma couverture. La Ella que tous connaissent n’a aucune notion d’auto-défense et d’arts martiaux, elle est jolie et sourit. Elle n’a pas été levée tous les matins par un père exigeant pour s’entraîner. Sauf que je ne peux pas laisser faire ce taré non plus, car s’il continue ainsi il va me tordre le poignet. Heureusement pour moi, je n’ai pas le temps d’y réfléchir davantage que la pression sur mon bras se relâche enfin grâce à l’intervention inespérée d’une jeune femme qui visiblement n’a pas les mains liées tel que moi. Relâchée, je me recule en m’emparant de mon bras douloureux où cet imbécile aura laissé des marques. Je prends un moment pour souffler, voyant que ma sauveuse maîtrise la situation et que le fan fait bien moins le malin désormais. Je jette ensuite un réel coup d’œil à l’étrangère, réalisant lentement qu’il ne s’agit pas d’une étrangère du tout.

Du moins pas vraiment.

Toutes ces années n’ont pas effacé la mémoire de ces traits. Pendant un moment, je n’y crois pas, comment pourrais-je ? Les années se sont écoulées dans le silence et la distance, je suis tout simplement passée à autre chose. Ce ne peut être qu’un étrange hasard, qu’un mouvement involontaire de mes neurones, qu’une erreur. Pourtant, je ne peux oublier ces yeux de biche, ce petit sourire, cette énergie qui ne se caractérise ou ne se canalise pas. Alors qu’elle prononce mon nom, je sursaute. Même si en moi se faisait la réalisation lente de son identité, cette confirmation me fait perdre pied. Patience. Sortie de nulle part pour me sauver. Je savais qu’elle était de retour ici, ou du moins qu’elle projetait revenir. Mais la voir ici en chair et en os est un peu bouleversant. Heureusement, l’homme qui se met à brailler pour qu’on le relâche attire mon attention, me distrait un instant de mes émotions contradictoires.

«Lâche-le, je n’ai pas envie de causer un incident et de faire mauvaise presse.»

L’homme de toute façon s’éloigne aussitôt relâché, me laissant seule face à Patience.

«Patience. T’as vraiment décidé de revenir à ce que je vois.» mon ton est un peu froid, distant. Il fait combien d’années déjà qu’elle n’est plus dans ma vie, elle ne peut s’attendre à ce que je l’accueille à bras ouverts. «Qu’est-ce que tu fiches ici ?»

La question paraît un peu brusque, même à moi. Je soupire avant de pointer en direction d’un petit parc tranquille, près de la plage, où nous pourrons discuter un peu plus discrètement.

«Viens.»

Je n’attends pas sa réponse et traverse la rue pour rejoindre le-dit parc où je prends place sur un banc. Mon regard se perd dans la végétation du parc dans l’attente de ma sœur. Ma sœur. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire après tout ce temps sans elle ?
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Un cheveux sur la soupe

Je reste figée sur place, tant la surprise est grande. Je reprends mes esprits lorsque j’entends sa voix et lâche l’individu qui s’éloigne en se tenant douloureusement le bras. Loin de moi l’idée de la mettre mal à l’aise ou de lui causer du tort, je sais la réputation qu’elle a. Ses photos ont dépassé les frontières de Rhode pour s’imposer dans les autres régions, notamment à Kalos. C’était … étrange, de suivre l’évolution de sa sœur dans la presse.

« Comme tu vois, oui. », la rencontre est sans émotion comme je m’y attendais. Je ne sais pas quoi lui dire, comment me comporter et elle non plus. Je n’ai pas envie de m’excuser, parce qu’il est beaucoup trop tard pour ça. Mais je lui dois des explications, c’est certain. « C’est une longue histoire. »

Beaucoup trop longue, personnelle et douloureuse pour être racontée là sur ce port. Ella connait les grandes lignes, mais elle ignore les détails de cette vie à Kalos. Ce qu’elle semble comprendre, puisqu’elle me montre le parc. Cet endroit discret et intime sera effectivement plus approprié, pour elle comme pour moi. J’acquiesce.

Anxieuse, je sers l’anse de mon sac.

Je la vois s’éloigner en direction de ce paradis de végétation et la suis. Des flashs de notre jeunesse envahissent mon esprit, je me revois m’occuper d’elle et jouer dans le jardin de la maison. Nous n’étions pas très proches, mais un lien s’est tout de même tissé entre nous. On pouvait compter l’une sur l’autre, malgré notre différence d’âge. Mais je l’ai abandonné. Elle est ma petite sœur, mais elle a été la première victime de mon caprice. Je m’installe à côté d’elle.

« Tu es belle », ces mots m’ont échappé. J’essaye de me rattraper. « Enfin, ce que je veux dire c’est que j’ai toujours su que tu allais percer dans le milieu du mannequinat. L’agence à la chance de t’avoir » … Je marque une pause et soupir face à cette entrée en matière tellement minable. « Désolée, même après toutes ces années je n’ai pas perdu ma maladresse. »

Mes yeux sont rivés sur ma jupe. Je sais qu’elle n’est pas là pour entendre ces paroles mièvres, néanmoins je le pense sincèrement. C’est la plus belle et la meilleure ! Mais je ne suis pas très objective. Contrairement à moi, elle a su gérer la célébrité. Ce qui montre bien la différence de caractère. Je reprends la parole, en peu plus détendu.

« C’est amusant. Tout quitter pour commencer une nouvelle vie et revenir au point de départ quand le monde s’écroule sous nos pieds. Comme quoi, la vie est un éternel recommencement. »

Je lui raconte brièvement ce qu’elle ne sait pas. Comment la célébrité m’a changé, mon addiction qui a causé mon divorce et mes problèmes financiers, puis ma vie à la rue et tout en tas d'autres problèmes. Tout c’est enchainé si rapidement. Se remémorer cette période n’est pas facile, j’aimerais l’enfouir mais je refuse de fuir une nouvelle fois. Cette fois je vais affronter mes démons, c’est aussi pour ça que je suis revenu. Pour faire face à mon passé.

« Je suis là pour réparer mes erreurs et pour prendre un nouveau départ, voilà ce que je fiche ici. »
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Franchement, je n’ai aucune idée à quoi m’attendre, ni même quels sont mes désirs par rapport à cet échange. De bien des manières, Patience n’est plus qu’une étrangère à mes yeux; elle est partie longtemps, trop longtemps. À l’époque de son départ, je n’étais encore qu’une petite fille, bien différente de la femme qui se tient devant elle aujourd’hui. Elle doit s’en rendre compte, puisque son premier commentaire concerne mon apparence. Sérieusement ? Pouvait-elle voir à l’époque, chez la gamine trop énergique, trop directe, trop passionnée, qu’un jour ce corps ferait ma fortune ? Qu’un jour je m’exposerais sous l’assaut des clichés, qu’on m’adulerait pour autant de choses éphémères ? Je l’observe sans rien dire. Le mannequinat en quelque sorte n’est qu’un moyen d’obtenir ce que je désire réellement. L’attention, la gloire. En sortant de ma vie, n’a-t-elle pas laissé une sorte de vide que j’ai tenté de combler ? À mon avis, il était trop tard déjà à l’époque. Il me semble avoir eu cette soif depuis toujours. Patience a le dos large, pourtant lui faire porter le poids de tous mes vices est un peu fort.

Puis une part de moi est quand même… heureuse de la voir ? Ce tableau issu du passé qui revient me hanter, ce souvenir d’une autre époque. Qui est-elle ? À son départ j’étais trop jeune pour véritablement me donner la peine de la connaître. Pourtant je me souviens de la maladresse, de cette manière parfaitement unique et charmante qu’a d’être Patsy. Toutes ces petits riens qui la caractérisent, ces dysfonctions subtiles qui ensemble forment un tout harmonieux. Ou du moins l’ai-je cru. Elle a une histoire, elle a trébuché par le passé comme nous tous je suppose. Alors que je tais les miens avec obstination, Patience semble disposée à partager avec une humilité qui m’est parfaitement inconnue. Qui en froisse presque mon orgueil démesuré. Je me suis battue toute ma vie pour conserver les apparences, l’attitude candide de la jeune femme par rapport à ses pires erreurs m’en heurte presque. Jusque là silencieuse, je réagis finalement à son récit alors qu’elle l’achève.

«J’aurais pas cru. Pas cru que ton vice ce serait le jeu. On en a tous, Patsy, c’est la vie.»

Le mien est la vanité. Je suppose qu’elle aussi, dans une certaine mesure. Je prends une grande inspiration. Je lui en veux de m’avoir raconté tous ces détails sur elle. De s’être exposée. Elle espère quoi désormais ? Que je l’aiderai ? Que nous serons sœurs à nouveau ? Elle veut retourner à l’époque où elle s’occupait de moi, cette petite sœur qui l’aurait suivie au bout du monde même si en y réfléchissant nous n’avons jamais été aussi proches que nous l’aurions pu ?

«C’est quand même paradoxal de désirer un nouveau départ en retournant à son point de départ.» je ne fonctionne pas ainsi. Je fonce, même si cela veut dire de m’enfoncer plus. Je ne vis pas dans le passé. «Rhode a changé depuis ton départ, Patsy. Et nous aussi. Mais il y a certainement une place ici pour toi.»

Je ne le dis pas par gentillesse, même si elle pourrait l’interpréter ainsi. Je ne dis jamais rien pour vraiment faire plaisir.

«Je ne vais pas commenter ta vie d’avant et tes erreurs. Je ne sais même pas pourquoi tu me raconte tout cela, tu ne me dois absolument rien après tout et vice versa. Mais je comprends mieux pourquoi tu es ici, maintenant.»

Je soupire avant de redresser les yeux vers elle, comme je n’ai pas vraiment osé le faire depuis le début de notre entretien.

«Qu’espère-tu de nous alors ? De moi ?»

Ce n’est que le hasard qui nous a rassemblées, mais maintenant que la glace est brisée, il n’y a pas vraiment moyen de revenir en arrière pas vrai ? Alors quoi maintenant ?
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Un cheveux sur la soupe

Je reste là, assise sur ce banc. Le regard dans le vide, je n’ose pas tourner la tête. Encore cette appréhension, cette peur de la confrontation directe. Qu’est-ce qui pourrait être si grave, à part voir la déception dans ses yeux. Le reflet de ma propre médiocrité, de ma lâcheté. J’ai accepté mes faiblesses, après un long chemin. Pourtant je n’arrive toujours pas à les avouer sans qu’un sentiment de honte ou de culpabilité m’enveloppe. Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi je l’ai fais. Peut-être en avais-je besoin.
Sa remarque m’arrache un sourire timide. Moi non plus, je n’aurais pas cru. Mais l’appât du gain et l’adrénaline du hasard happe plus facilement qu’on ne le pense.  

"C’est vrai et j’ai longtemps hésité. Mais je n’sais pas, je sentais que j’avais besoin de revenir." Je farfouille dans mon sac et en sors une petite carte de visite, que je montre avec plus de fierté qu’il y a quelques secondes. "J’ai ouvert mon cabinet d’assistance sociale, comique pour une ancienne dépendante"

Puis je la range aussitôt. Je ne suis pas là pour parler de moi et je pense qu’elle s’en moque totalement.

"Je ne sais pas pourquoi je t’ai raconté tout ça non plus, certainement la situation. Ca fait du bien d’en parler à quelqu’un d’autre qu’un psy, mine de rien"

Pas que je dénigre le travail extraordinaire que ma psy a fait avec moi, je l’en remercie chaque jour. Mais se confier à quelqu’un que l’on connait depuis toujours, peu importe les circonstances des retrouvailles … c’est agréable. Néanmoins, je ne veux pas qu’on me plaigne et je sais qu’Ella ne le fera pas. Mon inconscient a compris cela et m’a parmi de lui raconter sans crainte d’être traitée avec pitié. C’est pour cette raison que je ne suis pas revenu avant et que je ne voulais pas croiser les membres de ma famille, je refuse catégoriquement qu’ils sentent obligés de me pardonner.

"Rien, enfin pas dans le sens où je ne souhaite pas renouer avec vous. Mais je ne suis pas là pour espérer quoique ce soit, il serait hypocrite de ma part de vouloir votre pardon ou de faire comme si rien ne s’était passé." A ce moment nos regards entrent pour la première fois en contact. "Mais peut-être rebâtir quelque chose de neuf, je ne sais pas"

Je ne sais pas si le moment est bien choisi pour poser cette question, mais je me lance sans trop réfléchir. Inutile de me mettre des barrières et je fais assez confiance à ma sœur pour m’arrêter si ma curiosité ne lui plait pas.

"Comment vont les parents ?"
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Je le pense. Patience trouvera sa place à Rhode, éventuellement. Il me semble qu’elle n’aurait jamais dû s’éloigner; égoïstement je parviens à me convaincre que si elle ne l’avait jamais fait, toutes ces erreurs qu’elle me rapporte n’auraient peut-être pas été commises. Sous la tutelle exigeante de ses parents, aurait-elle emprunté ces chemins qui l’ont perdue ? Nous ne le saurons jamais et tant pis. Ça ne sert à rien de ressasser le passé. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser à comment Patsy a dû vivre toutes ces épreuves. Je n’ai jamais véritablement rencontré l’adversité, mais j’ai vu plusieurs sombrer dans la dépendance dans mon milieu de travail. On fait tous des erreurs je suppose. Maintenant je me sens alourdie par le poids de ses confidences et c’est non sans malaise que je me tortille sur ce banc, comme animée par le désir de bouger, de m’aventurer sur les plages, de combattre quelque chose ou de courir un peu. La nervosité se manifeste chez moi dans un désir intense de me mouvoir.

«Comique, je sais pas. Tout à ton honneur je dirais plutôt. Je n’ai jamais été douée pour aider les autres mais toi, avec ton vécu, tu feras bien les choses je pense. Tu as bien fait de revenir, je comprends un peu mieux maintenant.»

Adopter le point de vue d’autres représente un défi de taille pour mon esprit égocentrique orienté vers la performance. Je n’ai jamais cherché à nuire; simplement je n’ai jamais eu le talent de la compassion, pas comme Patsy du moins. C’est ce qui la rend si différente du reste de la famille après tout. Certains jours, j’aimerais qu’elle se départisse de cette sensibilité; d’autres je ne la changerais pour rien au monde. Les années passées dans la séparation me laissent pour le moment mitigée, même maintenant je ne sais pas sur quel pied danser. Je suppose que cela viendra, en temps et lieu.

«Ah. Ouais. J’suis pas de bonne écoute, mais j’essaie.» je fais avec un nouveau soupir.

C’est drôle cette impression, elle ne m’est pas étrangère et pourtant je la perçois avec énormément de perplexité. J’ai l’impression de le décevoir d’une certaine manière. Il y a quelque chose dans notre échange qui m’empêche de réellement m’ouvrir.

«Rebâtir quelque chose de neuf.»

J’ai répété ses paroles d’un air songeur. Je ne réponds pas tout de suite, je laisse l’idée faire son chemin dans mon cerveau habituellement rapide, beaucoup trop. Je réponds distraitement à sa question sur les parents, un vague «ouais ça va». Ils font leur chemin à vrai dire, je ne les vois pas souvent. Les secondes s’écoulent avant que je ne revienne pleinement à elle, après un cheminement interne intense.

«Ça me plairait. De rebâtir sur du neuf, je veux dire. Je ne sais pas trop comment ça pourra s’orchestrer mais pour ma part, je veux bien Patsy. Tu ne m’as jamais connue sous mon visage adulte, tu verras que je suis bien différente de la gamine que tu as quitté il y a toutes ces années.»

Et pourtant, c’est avec le même regard enflammé que je l’observe, la même détermination acharnée. Suis-je vraiment si différente qu’avant ?

«J’habite pas très loin d’ici. Je peux te faire visiter si tu veux. Comme ça tu as un endroit où passer le temps quand le cœur t’en dit, que je sois là ou non.»
Prof. Syrus
PROFESSEUR A L'ÉCOUTE
Prof. Syrus

Un cheveu sur la Soupe |PV Patsy| Unname11

Un cheveu sur la Soupe |PV Patsy| Unname11

Un cheveu sur la Soupe |PV Patsy| Unname11

Un cheveu sur la Soupe |PV Patsy| Unname11

Un cheveu sur la Soupe |PV Patsy| Unname11

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OCCUPATION :
professeur pokémon.

VILLE :
(twostars)

EST ARRIVÉ LE :
25/09/2020

POKÉBALLS LANCÉES :
4985
     
@Patience Raïkonën @Ella Reyes votre rp n'a plus de réponses depuis plus d'un mois, souhaitez vous le continuer ou l'archiver ? Un cheveu sur la Soupe |PV Patsy| 981907208
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Un cheveux sur la soupe

Le temps semble s’être suspendu. Je ne m’attendais pas à ça en croisant Ella et en m’asseyant sur ce banc. J’ai l’impression de revenir des années en arrière. Il y a la rancune, les blessures et tout ce temps perdu que l’on ne pourra pas rattraper. Mais j’observe une ouverture, une lueur d’espoir. Que ma sœur m’autorise à voir. Le stress et l’appréhension m’abandonnent, je peux enfin me détendre. Le travail n’est pas intérieur accompli, je vais devoir faire mes preuves. Mais le plus compliqué est passé.
Elle n’est peut-être pas bonne pour écouter les états d’âme des gens, pourtant elle y arrive parfaitement. Est-ce parce qu’elle a cette sensibilité cachée au fond d’elle ou simplement parce que je suis sa sœur ? Je pense que je ne le saurais jamais. Et ça ne me dérange pas. Elle me parle et c’est le principal.

Ma proposition reste en suspens pendant quelques secondes, des secondes qui me paraissent de contempler la beauté du port. Rhode est une région magnifique, qui m’a énormément manqué. Le mal du pays, la culpabilité d’être loin de ma famille … des fragilités qui m’ont poussé dans la dépendance. Des fragilités que je ne voyais pas ou que je n’acceptais pas, par honte certainement. Malgré ma sensibilité, je suis une Raïkonën et j’ai grandi avec l’idée qu’il ne fallait pas montrer ses faiblesses. Impensable pour moi de demander de l’aide à l’époque, pourtant j’ai sauté le pas. Parce que je n’avais pas le choix. C’est grâce à elle que j’ai pu me sortir de là. Néanmoins le travail est loin d’être terminé et je dois me mettre en quête d’un nouveau thérapeute.

« Je ne sais pas trop comment ça se fera non plus, mais je suis contente » je ris doucement, en pensant à la petite qu’elle était à mon départ. C’est une femme maintenant, même si elle restera toujours ma petite sœur. « J’ai suivi tes exploits quand j’étais à Kalos, je lisais toujours le journal et les magazines pour te voir, tu as de nombreux fans là-bas. »

Ma sœur est devenue quelqu’un, elle qui rêvait de gloire plus jeune. Je suis heureuse de la voir s’épanouir dans son domaine. Elle le mérite. Elle a toujours été plus combative, plus forte que moi. Ce milieu est rempli de Sharpedo assoiffé de Bad buzz. Il faut avoir les épaules pour y faire face sans plier. Mine de rien, j’imagine que ça ne doit pas être facile tous les jours.

« Avec grand plaisir ! Ca va me rappeler des souvenirs, quand on partait en vacances ici petites et qu’on s’amusait sur la plage. C’est très gentil, merci et il en va de même pour toi. Si tu passes par Phenacit, ma porte est ouverte. »

Un nouveau lien commence à se créer, différent des précédents. Unique aussi. Un lien que je vais chérir et entretenir de toutes mes forces, je ne veux plus fuir. J’en ai assez de choisir la solution de facilité. Je me redresse.

« Je suis prête pour la visite et puis on pourra s’arrêter manger une glace si tu veux. »
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Puis bon, soyons honnêtes entre nous. Quelle utilité pourrait avoir de l’animosité entre nous ? Au pire, les chemins nous sépareront de nouveau et nous mèneront nos vies tel que nous l’entendions au départ. Au mieux nous trouverons une relation à bâtir toutes les deux, peut-être une forme de partenariat qui nous sera utile. Je l’ignore, pour le moment il ne sert pas vraiment de se poser la question. Je suppose que ce léger inconfort subsistera un moment encore; le temps saura effacer cette prudence entre nous et nous trouverons une forme d’équilibre. Suis-je contente de ce dénouement ? Si le terme est peut-être un peu fort (ma nature méfiante m’y pousse bien malgré moi), je dois m’en décrire satisfaite tout au moins. Patience est cette personne drapée de mystère; je pense qu’elle aime que les choses soient ainsi. Je ne comprendrai pas tout de suite qui elle est véritablement, tout comme il lui faudra un moment pour découvrir cette fameuse Ella adulte que je lui décrivais. Celle qui effectivement a connu ses heures de gloire, qui continuera de les vivre d’ailleurs tant qu’on voudra bien lui offrir ce type d’attention.

Sa mention de mon fan-base à Kalos me tire un petit sourire. Suivait-elle réellement ma carrière de loin ? Elle peut affirmer ce qu’elle veut maintenant, mais je n’ai pas de raison de la croire malhonnête. Cette idée m’emplit d’un peu de confusion, d’une sorte de gêne que je ne ressens pas souvent. Comme si son attention à elle avait une autre portée, un autre poids. Les émotions, un mystère que je ne résoudrai pas aujourd’hui. Que je ne comprendrai d’ailleurs probablement jamais pleinement. Tout ce que je sais c’est que Patsy qui accepte ma proposition me remplit d’une forme de joie que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Une sorte de chaleur diffuse qui me rend d’autant plus confuse et gênée.

«Bon eh bien c’est réglé, quand je passerai sur Phenacit je viendrai voir ta place aussi.»

Quel genre d’habitation a ma sœur ? Je suis certaine que c’est très mignon dans tous les cas. Et que ça sent bon. Je ne sais pas pourquoi, mais cette impression ne me quitte pas. Avec peut-être un peu trop d’énergie, je me redresse et me met à marcher le long du sentier du parc, en direction de Port-Amarrée. Quelques pas plus loin je me retourne en direction de Patience.

«Bah alors, tu viens ?»
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