« Un jour je serai le meilleur dresseur »
Ritournelle avec laquelle Victoire s'est construite. L'ambition de toute une vie ; depuis qu'elle sait parler, elle ne parle que de Pokémons et de combats, suit avec avidité les matchs à la télé. Fan incontestée de stratégie, petite ambitieuse qui aurait pu se retrouver à défier les pauvres dresseurs en se plantant au milieu du chemin en short court... voilà ce qui la définit bien. Victoire n'a jamais eu envie d'autre chose que de devenir dresseuse. Elle n'a jamais aspiré à une autre ambition que celle-ci. Pourtant, le titre de Maître ne l'intéresse pas et ne l'a jamais intéressé. Elle, elle veut s'évader, elle veut rêver, elle veut affronter les dresseurs les plus valeureux, prouver sa valeur en récoltant badges et applaudissements. Elle veut voyager, elle l'a toujours voulu et il lui semble qu'elle le voudra toujours. Victoire est une jeune femme simple, qui aspire à la simplicité d'une vie en osmose avec les Pokémons et leurs capacités.

« Rien ni personne sur mon chemin ne pourra me briser »
Les parents de Victoire l'ont toujours épaulée et soutenue, même si elle a pu parfois se sentir bridée et incomprise. Eux qui n'ont jamais porté d'intérêt aux combats Pokémons, qui se sont contentés d'un Miaouss en guise d'animal de compagnie, ont toujours eu un peu de mal à comprendre d'où sortait la passion de leur fille ainée. Et puis ils se sont dit qu'elle avait dû entendre parler de tout ça à l'école, avec ses copains, qu'elle avait dû certainement voir des combats amateurs et que les heures passées à suivre des émissions sur les Pokémons n'avaient pas dû aider à étouffer cette passion dévorante. Malgré leur incompréhension, ils l'ont soutenue. Pas assez pour la laisser se lancer à onze ans – quel parent sain d'esprit laisserait son enfant partir sur les routes à cet âge ? - mais assez pour lui promettre qu'un jour, elle pourrait vivre pleinement sa passion sans se soucier des soucis financiers et du reste. De l'argent, ils en ont mis de côté pendant toute la jeune vie de leur fille, tout en priant pour que Prudence, sa jeune sœur, ne se fasse pas enlever par la même soif d'aventure. Quoi qu'il en soit, Victoire s'est toujours sentie soutenue et accompagnée, et c'est sûrement ce qui l'aide aujourd'hui à avoir parfaitement confiance en ses capacités. Peut-être trop, même.

« C'est notre histoire, ensemble pour la victoire »
Pour Victoire, les Pokémons sont plus qu'une façon d'accomplir ses rêves. Ils sont tout. Ils sont au centre de toute son existence, et il n'y a probablement que peu de gens sur cette planète aussi amoureux des Pokémons qu'elle peut l'être elle-même. Elle respecte ces êtres avec une telle ferveur que sa colère serait destructrice face à quiconque ne les traitait pas en égaux. Pour Victoire, les Pokémons sont presque des Dieux ; elle les admire, les aime, les respecte, de toute son âme. Il lui est déjà arrivé de se battre avec d'autres humains qui avaient eu le malheur de ne pas traiter correctement leurs Pokémons ; à coup de griffures et de morsures, elle se fichait de finir en sang si c'était pour sauver l'honneur d'un de ces êtres fabuleux. Son amour des Pokémons est démesuré, il fait parfois peur à ses propres parents. Il est certain que Victoire aime davantage les Pokémons que les humains ; elle n'a pourtant jamais été traumatisée par les seconds. Mais il y a, à ses yeux, quelque chose de pur chez ces créatures que les humains n'auront jamais. Pour elle, être dresseuse signifie ne faire qu'un avec les Pokémons, sublimer leurs capacités, mais surtout ne jamais oublier qu'ils sont les plus importants et que chaque victoire sera la leur plus que la sienne.

« Un voyage d'apprentissage, ça demande du courage »
Victoire est une page blanche. Ses parents l'ont protégée, certainement trop. Ses parents l'ont maintenue loin de tout ce qui pouvait être mauvais, même s'ils n'ont pas pu l'enfermer entièrement dans une bulle. Mais Victoire a peu vécu. Victoire n'a jamais connu les chagrins des grands drames, les déceptions des grandes trahisons. Victoire pourrait être l'allégorie de la naïveté, de l'enfance que l'on peine à quitter. Elle n'est pas prête pour le monde, elle n'est pas prête pour les déconvenues de ce monde, parce qu'elle en a été trop protégée. Parce que ses parents n'ont jamais voulu qu'il lui arrive quoi que ce soit. Elle ne sait pas. Victoire ignore tout et tout sera pour elle une découverte, avec son lot d'événements choquants, traumatisants ou au contraire exaltants et réjouissants. Prendre la décision de quitter ce foyer est une décision courageuse, mais avec Jenga, elle s'en sent capable. Avec Jenga, elle se sent capable d'affronter le monde entier, même si ce monde doit lui mettre une gifle pour qu'elle se rende compte de la réalité. Victoire a été couvée, presque jusqu'à l'étouffement. Victoire s'est émancipée, mais elle ignore encore à quel point cela pourra s'avérer compliqué.