good old days

@charlie spinster

Une fois le combat terminé, James se sentit beaucoup plus libre au fond de son être. C’est comme si le combat et la présence familière de Charlie avait réussi à diminuer sa rage. Son ventre ne se tordait plus de douleur et il salua volontiers la façon dont avait combattu son pokémon. Dire qu’il l’avait connu lorsqu’il n’était encore qu’un petit Evoli tout mignon. Et le voilà devenu un puissant Pyroli. Il s’approcha d’elle, un large sourire sur le visage et lui tendit la main pour la lui serrer. « Bien joué. Tu as beaucoup évolué depuis la dernière fois, je suis fier de toi. »
Il s’écarta gentiment et soigna Zeus pour pouvoir lui permettre de jouer avec Orre. Il lui caressa la tête, fier malgré tout de ce que son pokémon avait été capable de faire. C’était fou de voir à quel point ce combat lui avait ôté de la tête tous ses problèmes : ceux de son travail, avec des affaires complètement tordus à s’en arracher les cheveux, ainsi que son récent divorce - instance de divorce plutôt - avec Madeleine, qui avait de quoi lui occuper la tête du matin jusqu’au soir s’il n’allait pas au travail. Il se sentait généralement seul dans le petit appartement qu’il s’était procuré après leur séparation et ne supportait pas l’idée que la femme de sa vie lui file entre les doigts.

La solitude était si pesante chez lui et au travail qu’il prit une soudaine décision. Il leva les yeux vers la pilote de course, le regard étincelant. « Ce café tient toujours ? » demanda-t-il avec l’envie de lui dévoiler au moins un petit peu de ce qu’il se passait actuellement dans sa vie. Charlie et lui s’étaient toujours très bien entendus depuis qu’ils se connaissaient et il se demanda si elle aurait des conseils à lui donner quant à sa relation avec Madeleine. Peut-être bien qu’elle trouverait les mots pour calmer sa peine.

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L’ambiance semblait plus calme, plus supportable. En particulier pour le jeune champion d’arène - enfin, plus si jeune que ça à mesure que les années se succédaient - qui commençait finalement à apprécier cette journée qui avait mal commencée. La plupart des journées de James commençaient mal : lorsqu’il se réveillait, le matin, c’était généralement avant son réveil, à cause d’un énième cauchemar où il voyait son ex-femme repartir avec une silhouette qui ressemblait étrangement à celle de sa soeur adoptive, Murphy. Il avait encore en travers de la gorge l’annonce qui lui avait volé le coeur de sa femme. Pourtant, Murphy assurait avec fermeté qu’il ne s’était rien passé, pas même des regards ou des petites attentions : rien. Seulement, James n’y avait jamais cru, malgré ce qu’elle pouvait en dire et il ne cessait de se repasser chaque journée dans sa tête dans lequel il y avait à la fois Murphy et Madeleine. Comment de fois avaient-elles pu échanger de discrets regards envieux, des petits sourires sous son nez, des petites attentions comme une main sur l’épaule ou dans le dos. Qu’avaient-elles partagé en son absence ?
Cette nouvelle le rendait complètement parano. Il voyait le mal partout désormais et peut-être était-ce pour cette raison que Madeleine avait décidé de mettre fin à leur relation. Le coeur déchiré, crevant d’amour, il avait regardé sa femme lui filer entre les doigts, impuissant.

Il ne savait pas s’il aurait le courage de tout avouer à Charlie autour d’un café ; il n’avait encore que très peu parlé de ce qu’il s’était passé et avait simplement enlevé son alliance autour de son doigt. Le monde commençait à poser des questions, surtout que le jeune homme, en tant que premier champion d’arène, était sollicité par des journalistes et la tête était suffisamment connue pour qu’on s’intéresse de près ou de loin à sa vie privée. Mais lui, ce n’était rien comparé à Charlie, pilote automobile incroyable, dont les qualités pouvaient être énumérées sans qu’on puisse avoir suffisamment de souffle pour toutes les nommer. « Tu pourrais devenir une grande championne, en plus d’être une grande pilote. » La cohésion entre elle et son équipe était visible comme le nez en plein milieu du visage. Il sourit à son clin d'œil et se laissa emmener.
Les deux jeunes gens s’installèrent à un café tandis que Charlie l’avait tiré par le bras pour s’y rendre. Paraissait même qu’elle l’invitait et qu’il n’a rien dit pour la contredire. Finalement, la question fatale arriva, comme elle arrivait à chaque fois. James poussa un profond soupir de lassitude. Il aurait largement préféré lui raconter que tout allait pour le mieux dans sa vie, mais il lui aurait tout simplement menti. Il regarda son annulaire sans alliance et reporta son attention sur la jeune femme brune. « Madeleine. Je- on divorce. » Il n’aurait pas su comment amener la chose. La phrase avait suffisamment tourné dans sa tête, s’imaginant qu’il allait lui dire plein de choses, tournant autour du pot. Finalement, il avait préféré être direct et pessimiste - car les papiers n’étaient pas encore signés à l’heure actuelle.

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Le cœur est lourd à porter depuis que tout son monde s’effondre. Un pilier, un besoin, une marche vers l’impossible et l’infini. Elle avait été tout cela à la fois. Sa femme, sa confidente, sa meilleure amie. Il avait rêvé de ces couples goals quand il était jeune, il avait trouvé la perle rare, tout ça pour se rendre compte qu’elle lui filait désormais entre les doigts. Avait-il était négligent avec elle ? N’avait-il pas su la retenir ? Comment aurait-il dû réagir, lui qui l’aimait du plus profond de son cœur et de son âme, brisée aujourd’hui des séquelles qu’elle a laissées ?
Les réveils sont durs, froids, et remplis de solitude. Les couchers le sont tout autant. Le manque s’installe et ne cherche pas à s’en aller. Le besoin de son parfum, de son corps, de son âme, le remplit tout entier. Et vient après cela la frustration. La colère. La rage au ventre qui lui donne envie de tout détruire et qui provoque chez lui des actions insensées, des gestes irraisonnés.

Mais ses pensées divaguaient, comme toujours. Il décida de se concentrer à nouveau quand Charlie lui tendit la carte du café. « Euh, non, aucune idée … » Il attrapa la carte et tenta de se concentrer en vain sur les chiffres et les lettres qu’il devait pouvoir lire dessus. Il finit par secouer la tête. « Ramenez-moi juste un café, ça ira » indiqua-t-il fermement, comme s’il savait ce qu’il voulait.
Finalement, James se reprend et complimente par la même occasion la jeune femme qu’il voit se mordiller la lèvre inférieure. Il se surprend à sourire. « Je suis sûre que même dans cet état-là, tu serais pas prête à lâcher le volant. » Elle aimait bien trop les courses pour cela. Depuis qu’il la connaissait, elle n’avait jamais lâché une seule fois la voiture. Il la vit demander des profiteroles et l’en remercia, voyant à quel point Zeus semblait affamé. « Tu vises la ligue ? » demanda-t-il curieusement en haussant le sourcil droit. Au fond de lui, il avait déjà un sourire fier sur le visage à cette idée.

Enfin, lorsque le sujet principal, celui qui occupe continuellement les pensées de James, tomba, il la vit grimacer. Il sentit sa main contre la sienne, la chaleur de son corps et il baissa les yeux dessus sans rien dire. Cette attention, c’était comme un coup de poignard dans le cœur, tant elle lui manquait. Il prit une profonde inspiration pour se préparer à lui raconter ce qu’il s’était véritablement passé. « Elle s’est amourachée d’une femme. » annonça-t-il d’un geste impuissant. Il appréciait le contact de ses doigts sur sa main mais James savait que Charlie avait toujours été une femme tactile et ne tint pas rigueur de cette attention. Elle retira finalement sa main quand le serveur arriva et celui-ci déposa le café fumant devant James ainsi que le smoothie de Charlie. Sentant que le cocon d’intimité s’était finalement brisé, il reprit ses esprits et balaya le sujet d’un revers de la main. « Enfin bref, c’est comme ça, c’est la vie. Et toi alors, comme ça se passe ? Tu as finalement trouvé quelqu’un ? Les courses, tu rafles toujours tous les prix ? » avec un sourire un peu forcé.

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James, il était carrément accro à Madeleine. C’est fou, quand on y pense comme ça, mais d’une certaine manière, il fallait se rendre à l’évidence. Pour être si fou amoureux d’elle après tant d’années de mariage et avoir autant de projets dans la tête, puis voir son pilier s'effondrer avant de plonger dans une dépression, c’est bien ce qu’on appelle être accro. Mais James était incapable de le voir, même si c’était indéniable. Le flic se retrouvait dans les bars, à boire jusqu’à pas d’heure. Il devait bien boire au moins une bonne bouteille d’alcool à lui tout seul. Il devenait presque un fantôme dénué de sentiments. Plus de joie dans son regard et c’est à peine si, lorsque l’alcool pénétrait son sang, s’insinuant dans ses veines, il ressentait quoi que ce soit. La dépression semblait s'envoler. Tout semblait s’envoler de ses épaules. Plus aucun poids, plus aucune responsabilité. Plus rien ne semblait compter dans ces moment-là. James buvait pour oublier et dans ces situations-là, il était certain qu'il oubliait : il oubliait Madeleine, il oubliait les verres qu'il buvait et il en oubliait sa propre identité et son métier d'inspecteur de police. Il se laissait complètement dépasser et devenait quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre : une véritable coquille vide.
Aujourd'hui, au lieu de se ruiner, James tentait de travailler. Mais finalement, il en venait à se ruiner dans le travail. Il bossait d'arrache-pied, cherchant à clôturer ses affaires en se donnant au maximum chaque fois qu'on avait besoin de lui. Se plonger là-dedans était sa meilleure façon de gérer ce départ. Parce qu'il ne pensait pas à elle. Parce que chaque fois qu'il rentrait chez lui, y'avait toujours quelque chose pour lui rappeler la belle blonde : une photo, une alliance, son aliment favori, la façon dont elle de posait sur le canapé, les petits rituels du soir où ils se posaient l'un contre l'autre devant la télé pour regarder une série. Son acteur ou son actrice favori. Une chanson. Leur chanson commune. Tout. Tout était une raison pour penser à elle.
Il n'y avait que l'alcool.
Que le travail.

Ou un combat. Le combat avec Charlie n'avait, certes, pas tout changé. Mais il avait au moins eu le mérite de lui changer les esprits. James leva les yeux vers elle. Charlie était une pilote hors pair. Une championne de Grand Prix. Il tenait beaucoup à elle. Depuis toujours, il lui donnait de nombreux conseils, admirant ses exploits. Il la suivait de loin en la voyant un peu comme sa petite sœur, les yeux plein d'étoiles à voir ce qu'elle devenait. Il lui avait notamment donné des conseils sur son premier Pokémon, un Evoli qui était devenu désormais un magnifique Pyroli. Surtout qu'elle possédait un pokémon de type Feu, l'un des types favoris de James. Il s'imaginait déjà prendre sa revanche contre elle contre ses pokémons seraient davantage entraînés. S'il avait eu sa place en tant que champion de la première arène, James avait légèrement lâché tout cela.
Un léger sourire s'aligna sur ses lèvres. Elle avait le don, Charlie, de lui redonner le sourire même dans la défaite.
— Jamais je t'empêcherai de faire quoique ce soit, lui lança-t-il avec un clin d'oeil. Tant que tu me promets de ne pas prendre de risques irréfléchis, je crois que je ne ferai que te regarder.
Cette passion qu'il voit briller dans ses yeux, qui fait frémir la jeune femme, ça lui donnerait presque les frissons, à lui aussi. Il avait l'impression de se voir quand il était gamin, jeune dresseur et jeune policier. À lui aussi, son métier lui faisait briller les yeux, autrefois. Lui aussi ne faisait que vibrer pour son métier. Même si aujourd'hui, il ne vibrait plus de la même façon malgré son jeune âge, peut-être que cela faisait partie simplement d'une première baisse de régime qui lui permettra d'être plus bon que jamais dans son métier plus tard.
— Je crois que quelques années plus tôt, je t'aurai dit la même chose. Maintenant, je pense que je suis si loin du niveau que je me vois pas aller aussi haut. Mais je te souhaite d'y parvenir, de tout cœur.

Le jeune homme lui sourit et attrapa lui aussi sa commande, commençant à boire sans trop faire attention.
— Ah.
Il avait oublié qu'il avait commandé un café et se brûla subitement les lèvres et la langue.
— Putain, je suis con, jura-t-il subitement.
S'il avait été avec Madeleine, ça n'aurait rien changé à son comportement. James était juste un homme impulsif. Il fallait appeler un loup un loup, tout simplement. Mais personne ne pouvait dire qu'il se mettait hors de lui juste parce qu'il était en colère contre la situation qui lui arrivait.
Si ?
Il avoua finalement ce qu'il s'était passé avec Madeleine en esquivant les détails. En voyant le visage de Charlie, il se sentit légèrement mal.
— T'inquiète, ça va aller. D'autres combats pourraient faire du bien, mine de rien.
Il fallait avouer que cela lui avait fait du bien. Ce serait mentir s'il lui disait le contraire. La main retirée, il n'osa pas la remettre sur la table, légèrement gêné de cette soudaine proximité. Il avait sa vie, même s'il n'était plus avec Madeleine. Elle avait la sienne. Il balaya toute idée et ne remit pas sa main. Il l'écouta lui parler des courses et fronça les sourcils.
— Impossible que tu perdes, dit-il avec un air sérieux avant de laisser un sourire sur son visage. Je te connais suffisamment. T'es une battante, tu vas pas te laisser faire.
Il croyait en elle, plus que tout. Il but à nouveau une gorgée de son café, en soufflant dessus cette fois-ci, sans se brûler. Pendant ce temps, il l’entendit lui parler de cet homme qui l’avait lâchement abandonné. Mais, il ne lui accorda aucun intérêt.
— Belle comme tu es, tu retrouvras facilement quelqu’un. C’est qu’il en valait pas la peine, crois-moi.
Il finit par reposer sa main pour la réconforter et passa son pouce sur ses doigts avec un petit sourire certain. Comment pouvait-il en être autrement ? Charlie était une femme formiadable, il le pensait. Et elle finirait par trouver quelqu’un, il en était sûr.

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Il commençait à l’oublier, aujourd’hui.
Parce que la présence de son amie lui réchauffait le cœur et lui permettait de penser à autre chose. De mettre sa rage autre part, de cesser de remuer ses méninges constamment à la recherche de réponses. À la recherche de quoi faire son deuil. Il apprécie le moment passé aux côtés de Charlie, jusqu’à ce qu’il se brûle les lèvres et le bout de la langue. Il aimerait bien mettre quelque chose de froid maintenant sur ses lèvres, prêt à attraper un glaçon, mais il sait que cela ne servirait à rien et serait quelque peu ridicule. Alors qu’il l’écoutait parler juste avant de se brûler, il rigola d’abord à sa blague. Il secoua la tête.

« C’est très bon le café. Franchement, je vois pas de quoi tu parles. » lança-t-il avec un clin d’oeil amusé avant de reprendre doucement son sérieux. « By the way, j’ai hâte de te voir à l’arène. Ce serait très intéressant de me battre contre toi là-bas, avec des pokémons qui ne sont pas les miens. Ça risque d’être intéressant … »

Il laissa sa phrase en suspens avant de reporter son regard sur son café fumant, rêvant à cet instant de pouvoir y tremper ses lèvres. Il aurait bien besoin d’un remontant. Et il savait que s’il ne se vengeait pas contre cette tasse de café, il risquait d’aller voir un bon whisky ou d’en rajouter dans son café pour le rendre plus fort. Il balayait cette idée de la tête en regardant Charlie pendant un instant. Il eût l’impression que s’il continuait sur cette voie, il ne verra pas un visage aussi souriant mais serait peut-être la source de ses angoisses, en tant qu’ami, s’il se ruinait la santé.
Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait encore jamais réalisé à quel point son comportement auto-destructeur pouvait affecter les autres. Mais c’est dans les rires de Charlie qu’il avait compris que s’il lui arrivait quelque chose, elle ne portait plus ce sourire. Comme lorsque Madeleine était partie, elle avait été la cause de la détresse de James. Il acquiesça à sa phrase, sortit subitement de ses pensées.

« On peut s’entraîner quand tu veux, ça me fera plaisir de t’aider à t’entraîner, mais seulement quand tu m’auras battu. » lui lance-t-il avant de tenter de reprendre une gorgée de café. Cette fois-ci, il y alla doucement. Et même si c’était chaud, après avoir soufflé dessus, cela ne l’empêcha pas de boire un petit peu. « Je comprends. J’avais mis ma vie en pause pour Madeleine, pour lui offrir une place. Et maintenant, il va falloir que je trouve de quoi occuper ce temps. » Il sourit nerveusement, mais au fond, il savait que c’était vrai : tant qu’il n’aurait pas trouvé de quoi remplir ces jours où il n’est pas au bureau ou à l’arène, il n’arriverait pas à ne plus penser à elle.

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L’inspecteur n’avait pas éteint son portable. Que ce soit pendant le combat ou pendant son café qu’il était en train de boire, même s’il était chaud. Il avait préféré ne pas le faire, au cas où on l'appellerait pour une urgence. « Je vois. » Il rigola en l’imaginant bourrée. Puis il sentit l’envie de l’alcool monter en lui mais il balaya immédiatement l’idée et se concentra sur elle. Sur son visage, sur ses lèvres qui parlaient. « On t’attend avec impatience alors. » lui annonça-t-il respectueusement.

James avait toujours beaucoup aimé Charlie. Il l’avait pris sous son aile très tôt sans rechigner, parce qu’il était persuadé qu’elle méritait de toute évidence son aide. Elle l’inspirait, sans qu’il puisse véritablement affirmer pourquoi ou comment. Mais plus la conversation avançait et plus il sentait que les choses dérapaient. Le visage de Madeleine lui frappait encore le crâne et une pensée douloureuse le traversa. Et si elle revenait ? Si elle lui disait qu’elle avait fait une erreur ? Elle le hantait encore trop pour qu’il puisse se projeter autre part que dans ses bras.
« L’entraînement, ce sera déjà pas mal. » lança-t-il en coupant court à toutes les idées qu’elle pouvait se faire. Le simple fait qu’elle lui propose un dîner venait tout de suite de refermer l’inspecteur de police dans sa carapace, qui frissonna à l’idée même de trahir son ex-femme. Il l’aimait, elle lui manquait. Comment pourrait-il passer du bon temps avec une autre femme alors qu’il pensait encore à elle ? Il but encore une gorgée de son café, cachant le fait qu’il lui brûlait la gorge, préférant le boire plus rapidement que prévu.
« Je suis désolé, Charlie, de couper court aux idées que tu peux te faire mais … j’ai beaucoup de travail et je peux pas me permettre de … » de te faire ça. Il n’acheva cependant pas sa phrase, incapable d’être franc. Il appréciait trop la jeune femme pour lui faire autant de mal. « Je … il faut que j’y aille, d’accord ? Ne m’en veux pas, s’il te plaît. » Il chercha de la compassion dans son regard tandis qu’il déposait un billet sur la table, le cœur serré. Toute cette situation le mettait extrêmement mal à l’aise et même si Charlie était belle, il ne pouvait pas se permettre de lui faire espérer quoi que ce soit, alors qu’il n’y arriverait pas.