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C'est Sirius qui a réveillé Clarence ce matin, c'est qu'il a la pêche le petit Evoli. Clarence il grommelle un peu, parce qu'il aurait bien dormi un peu plus, mais lorsqu'il perçoit les rayons du soleil, il comprend mieux pourquoi Sirius a autant la forme de si bon matin. Il se lève alors, et prend son café sur le balcon, avec une vue imprenable sur la mer. Ce qu'il est bien dans cet appartement à Port Amaré. Ca lui rappelle parfois l'île d'Akala. Ca lui manqua Alola des fois. Il aimerait bien y retourner. Juste pour aller surfer sur les vagues mais trop de mauvaises choses lui rappellent cet endroit paradisiaque. Mais il est bien ici désormais Clarence. Il se sent un peu plus chez lui, finalement. Il se sent moins rejeté. Sirius, il a envie de bouger, il saute sur les genoux de Clarence, puis sur la table, avant de lancer un petit cri de joie. « Mais laisses moi au moins le temps de finir mon café ! » Qu'il s'exclame le sbire, en rigolant tout de même. Puisque Sirius a tant envie de sortir, et d'aller gambader, c'est au Désert de Rhode qu'il décide d'aller passer un petit moment. Il sait qu'il y trouvera toute sorte de Pokémon qu'il adore. Les types feu, principalement. Il adore cet endroit, ce n'est pas la première fois qu'il s'y rend, et ça ne sera surement pas la dernière. Ce n'est pas tout proche de chez lui, et il a de la route, mais en moto, il ne voit pas le temps passer Clarence. En plus, pour se rendre au désert, c'est un peu comme en montagnes, ce sont des petites routes sinueuses, avec des virages assez serrés, là où il s'amuse à appuyer sur le champignon ce fou. Il faut dire qu'il conduit des motos depuis bien des années maintenant, et qu'il connaît sa moto par coeur. « J'espère que tu es toujours en si grande forme Sirius, parce qu'on est pas venu ici pour se tourner les pouces, si tu vois ce que je veux dire » Qu'il lance le dresseur à son Pokémon qui trépigne d'impatience. Sirius, il adore les combats, et il est plutôt pas mal dans son genre. Ce sont des années d'entraînements qu'ils ont derrière eux, et ils comptent bien poursuivre cette lancée pour s'améliorer d'avantage. Et quoi de mieux que de se rendre en pleine nature pour y combattre des Pokémon sauvages, et pourquoi pas en capturer au passage. Ils déambulent alors dans le désert, il s'y sent bien ici. Au moins, il est sûr de n'y rencontrer quasiment personne. L'endroit porte bien son nom, à part des Pokémon, il a rarement croisé des gens par ici. Mais c'était sans compter le fait qu'il allait probablement faire une rencontre dont il était loin de s'imaginer. Il avait remarqué au loin une silhouette féminine. C'était une des rares fois où il y apercevait quelqu'un. Soit. Il n'était pas là pour se sociabiliser, mais pour y entraîner son Evoli complètement excité.
Le Désert de Rhode n’a bientôt plus de secret pour elle. Freyja apprécie de partir de Port-Amarrée à pied, afin de se rendre jusqu’à Phenacit. Ainsi, elle a le temps de bien observer les pokémons sauvages de la zone aride, dans l’espoir d’y croiser un jour un Salamèche. C’est qu’elle apprécierait d’avoir ce pokémon sous sa forme évolutive finale dans son équipe. Un sublime dracaufeu, à la fois Feu et Vol. Un double type parfait, selon la demoiselle, comme tant d’autres du moment qu’il y a Vol dedans. Ce sont ses pokémons préférés, elle ne va pas se le cacher. Aujourd’hui n’est pas différent des autres jours. Accompagnée de Mousse et Pirate, ses deux Moustillon, la jeune femme s’est levée tôt pour rejoindre le désert avant les fortes chaleurs de la journée. Avec un peu de chance, elle tombera enfin sur un Salamèche ? Toutes ses recherches se sont révélées infructueuses jusque là.
Ses cheveux relevés en une longue queue de cheval, qu’elle n’a pour une fois par lissée, la jeune demoiselle vêtue d’une combi-short blanche s’aventure dans le désert. Les deux pieds dans le sable, ses deux Moustillon à ses côtés, elle avance tout en restant proche du chemin jusqu’à Phenacit. Dans sa main une boussole, on ne sait jamais, et dans son sac un nécessaire pour tenir si elle venait à se perdre. Ce n’est encore jamais arrivé, mais on ne sait jamais. Il vaut mieux être prudent dans une région aussi aride que Rhode. Alors qu’elle observe l’étendue de sable, un Évoli attire son attention. De mémoire, elle sait que ce pokémon ne se trouve pas vraiment dans ce coin de la région. Il doit sûrement appartenir à un dresseur. Son cœur qui se serre légèrement, quand elle aperçoit la silhouette. Entre mille, elle saurait le reconnaître. L’autre jour, elle pensait bien l’avoir aperçu, mais elle était loin d’être certaine. Serrant les dents, la jeune femme jette un coup d’œil à ses pokémons, Mousse s’étant approchée de l’Évoli pour le saluer. Sociable comme elle est, c’est peu étonnant. Maintenant, elle est tout proche de son frère, celui qu’elle n’a pas revu depuis bien longtemps. Depuis l’enterrement de sa mère, en réalité. Les souvenirs remontent, douloureux. “ Tu es bien la dernière personne que je pensais croiser ici. ” Plissant légèrement les yeux, la jeune femme croise les bras sur sa poitrine tout en le fixant, sentant pourtant son cœur s’affoler.
Se rendre ici ce matin était plutôt judicieux. Il y vient souvent Clarence. Dans l'espoir de tomber sur des Pokémon principalement de type feu. Et aussi parce qu'il aime tout simplement cet endroit si vaste et si désert, comme il porte si bien son nom. Clarence, il n'a pas vraiment de proche ici, disons qu'il a plutôt des connaissances. Alors oui, il a des connaissances avec qui il s'entend plutôt bien, mais de règle générale, il est assez solitaire comme garçon. Il ne se mêle pas à la foule, sauf quand c'est nécessaire. Lui, il se sent plutôt bien dans les endroits comme le désert. Le genre d'endroit où il est pratiquement sûr de ne croiser personne. Il a tellement été déçu par l'être humain, qu'il s'en est totalement éloigné. Si on lui posait la question de savoir s'il a un meilleur ami, et qui est-il, il répondrait sans aucun doute que c'est Sirius, son Evoli, son meilleur ami. Il lui parle beaucoup. Alors que quand il se retrouve aux côtés de personne comme lui, c'est tout de suite le silence radio. Il a du mal à communiquer. Il évite tout type d'attachement. Et il se dit qu'en fuyant les gens, cela lui évite ce genre de choses. Mais voilà qu'un Moustillon, puis deux arrivent à la course, pour jouer avec Sirius. Son Pokémon, il est plutôt sociable, tout comme les deux Moustillon. Evoli étant de très bonne humeur, les voilà qui se mettent à jouer tous ensembles. Clarence, il se retourne alors, pour voir d'où ils viennent, et s'ils appartiennent à quelqu'un. En effet, il n'a jamais vu ce genre de Pokémon dans ce désert où il y passe énormément de temps. Mais voilà qu'il a son coeur qui manque de s'arrêter lorsque son regard se pose sur cette fille qui n'est autre que sa petite soeur. Freyja. En réalité, il a du mal à y croire, Clarence. Il se dit que ce n'est pas possible, que cela ne peut pas être elle. Mais cette voix vient alors le tétanisé sur place. Evidement, et comme à son habitude, il use de ses capacités pour paraître impassible, mais intérieurement, c'est un volcan d'émotions qui entre en éruption. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Ca sonne froid, le paradoxe avec la température qui commence à grimper progressivement dans le désert. Une bonne raison d'être venu ici dans la matinée. Enfin, bonne raison, seulement pour le temps finalement. Parce que s'il savait qu'il allait tomber nez à nez avec sa soeur, il aurait tout fait pour s'y rendre bien plus tard. Ces derniers ne s'étaient pas revus depuis l'enterrement de leur mère. Et comment dire que la présence de Clarence en ce jour de deuil avait été relativement furtive. En réalité, il ne savait pas comment s'y prendre avec Freyja. Alors, il se disait que s'il agissait comme un connard, peut-être qu'elle cesserait de vouloir avoir à faire à lui. « T'es sur Rhode temporairement ou définitivement ? » Le genre de question qui voulait tout dire, sous entendu : dois-je m'attendre à te croiser de nouveau ou pas ? Au plus profond de lui, mais vraiment au plus profond de lui, là où lui-même à du mal à s'y plonger. Il y avait cette infime part de lui, qui était content de savoir qu'elle semblait aller bien. Car même s'il a beau prétendre se foutre littéralement d'elle, comme s'ils n'avaient aucun lien qui les unissait. Il n'en demeure pas moins, qu'il sait pertinemment qu'elle reste sa soeur. Au final, Freyja, elle ne subissait que les dommages collatéraux. Parce que s'il y a bien une personne à qui il devrait en vouloir, c'était bel et bien à sa mère, qui quand elle a rencontré Soren, et a apprit être enceinte de Freyja, a totalement délaissé Clarence. Ou du moins, a perdu la relation qu'ils avaient durant les premières années de vie de Clarence.
En venant faire sa promenade habituelle dans le désert, Freyja n’aurait pas imaginé faire cette rencontre pour le moins.. Inattendue. Clarence, ici, à Rhode. Il y a quelques jours, elle a cru apercevoir le jeune homme, mais persuadée que son imagination lui jouait des tours, Freyja a tout simplement laissé tomber. Cependant, là, elle ne peut pas le nier. Il est ici, en chair et en os. En face d’elle, accompagné de son Évoli si caractéristique. Les sourcils froncés, la jeune femme le toise, croisant alors les bras sur sa poitrine tout en s’avançant vers lui. Mousse et Pirate font connaissance avec Sirius, sans aucune arrière pensée. Le côté bénéfique des Pokémons, certainement. Le ton froid de son frère s’élève alors, et la jeune femme fronce un peu plus les sourcils en le fixant, se mordant un instant la lèvré inférieure. “ Je me promène. Le désert est pourtant bien grand, il devait y avoir un millier de chance que je ne te croise pas. ” Secouant la tête devant l’absurdité de sa question, bien qu’elle sache parfaitement qu’il lui demandait ce qu’elle faisait ici, à Rhode, et non pas dans le désert. Freyja observe un instant ses Pokémons, Mousse faisant connaissance avec Sirius tandis que Pirate fait les gros yeux à un Sabelette sauvage.
Profond soupir qui s’échappe de ses lèvres. Il y a longtemps qu’elle a abandonné, avec Clarence. Toute son enfance, elle n’a rêvé que d’une relation fraternelle complice, de blagues entre eux, de petits défis lancés. Mais Clarence n’était pas ce genre de frère. Il est parti dès qu’il en a eut l’occasion, et maintenant Freyja essaie de l’oublier. De passer à autre chose. Il est le dernier lien qu’elle a avec sa famille biologique, et pourtant il ne cesse de la repousser. “ Je ne sais pas. A ton avis, tu penses qu’un poste de champion d’arène, c’est quelque chose de temporaire ? Espèce d’idiot. Depuis quand es-tu dans cette région ? ” Elle sent la colère, la frustration accumulée depuis longtemps qui vibre en elle. Il est là, sous ses yeux. Mais elle sait que jamais Clarence ne la prendra dans ses bras. Et elle, elle n’ose plus être comme avant. Tactile, insouciante. Des conneries de gamins, certainement. Clarence ne veut pas d’elle, il a déjà été bien clair à ce sujet. Alors pourquoi forcer les choses ?
Désormais, plus rien ne le surprenait. Enfin, si, il avait tout de même été surprit de faire face à Freyja, sa cadette. Mais après avoir croisé Bianca, il avait l'impression que ces dernières s'étaient données le mot. Il ne manquerait plus que ces deux se connaissent, et là, ça serait le pompom. Comme à son habitude, Clarence paraissait détaché, distant. C'est un peu comme son mode de défense. La seule phrase qui s'échappe d'entre ses lèvres, est une phrase loin de paraître agréable. Il aurait pu lui demander autrement, ou lui dire autre chose. Peut-être juste la saluer, bien qu'elle n'ait pas prit la peine de le faire. Mais Freyja, elle avait désormais bien grandi. Elle était loin d'être la petite adolescente qu'il avait laissé derrière lui. Elle n'était plus une enfant, mais une jeune femme, avec du caractère et du répondant visiblement. Si aujourd'hui, elle prétendait ne pas vouloir tomber sur lui, à l'époque, elle aurait tout fait pour ne serait-ce que décrocher un mot de son frère. Mais Clarence a toujours mit une barrière entre eux. Comme si elle était responsable de l'attitude de leur mère, alors qu'en réalité, elle n'y était pour rien, elle n'avait jamais demandé à sa mère de mettre Clarence de côté. « Et une chance sur un millier de se croiser » Qu'il rétorque de manière nonchalante. Il jette un oeil sur son Pokémon qui semble faire connaissance avec les Pokémon de sa soeur. Le courant a d'ailleurs l'air de bien passer entre leur Pokémon, alors qu'entre les deux jeunes gens, il en est tout autre. C'est plus tendu qu'autre chose. Clarence ne peut se retenir de lui demander si elle est sur Rhode de manière temporaire ou définitive. Il aurait aimé qu'elle lui réponde que c'était de manière temporaire, qu'elle était ici pour x ou y raison, mais très vite, la réalité le frappait de plein fouet. Cette dernière était devenue Championne d'une arène de Rhode. Alors comment dire que sa présence ici était bien plus que temporaire. Elle ne manqua pas de l'insulter d'idiot. Ce qui le fit intérieurement rire, et discrètement sourire. C'est qu'elle avait prit du caractère la petite Hofstadter. « C'est une drôle de façon d'appeler son frère » Il lâche alors, nonchalant, et sur un ton des plus sarcastique. Il était bien mal placé pour parler se qualifier de frère, quand on sait qu'il n'a jamais prit ce rôle à coeur, et qu'il ne s'est jamais comporté comme tel. « Un peu plus de deux ans, si tu veux tout savoir » Il lui répond alors, avec honnêteté. Il a grandi Clarence, alors même s'il a ses blessures qui surgissent parfois, il a changé dans le sens où maintenant, il arrive à plus dire les choses. Alor du coup, il n'y va pas toujours avec des pincettes, mais au moins, on ne peut pas lui enlever son honnêteté. Il constate par la même occasion que Sirius a vraiment l'air de bien s'entendre avec l'un des deux Moustillon de sa soeur. « Et toi, tu es ici depuis combien de temps ? A porter le titre de championne ? » Il lui retourne la question, demandant par la même occasion depuis quand cette dernière est Championne. Elle avait l'attitude à l'emploi. Elle était devenue une belle jeune femme, et la toque de Championne lui allait comme un gant, selon Clarence. Rien qu'en la voyant, ainsi.
Freyja n’est plus l’enfant qu’elle était encore, lors de sa dernière rencontre avec Clarence lors de l’enterrement de leur mère. C’est sûrement à ce moment qu’elle a compris que son frère ne serait jamais là pour elle. Qu’il ne la verrait pas grandir, lui qui était déjà parti depuis longtemps. Elle pensait, bêtement peut-être, que le décès de leur mère les rapprocherait, mais c’était une nouvelle erreur de sa part. Clarence n’a plus jamais répondu à ses lettres ou ses appels, dans les mois qui ont suivi l’enterrement. C’est ce qui l’a décidée à partir, quitter Alola pour une autre région. Heureusement, Soren et le reste de la famille Hofstadter l’ont suivi, car elle n’est pas certaine qu’elle aurait réussi à franchir le pas sans eux. Mais depuis, ils aspirent à une vie tranquille ici à Rhode, et c’est tout ce qui compte pour la demoiselle. “ J’aurais préféré croiser un Hippopotas plutôt que toi, en toute franchise. ” Un sourire forcé, les yeux qui se plissent alors qu’elle étudie le visage froid et détaché de son frère. Elle est à l'opposée totale de lui, toujours joviale, pleine de vie, une boule d’énergie qui peine à se contrôler.
“ Pour t’appeler comme ça, il aurait peut-être fallu que tu te comportes comme un frère, tu ne penses pas ? ” Se retenant de pousser un soupir, la jeune femme observe Mousse et Pirate qui entament visiblement une partie de jeu avec Sirius. Le tableau est adorable, et Freyja se serait certainement extasiée devant en d’autres circonstances. Mais là, la jeune femme avait simplement envie de tout envoyer valser. Elle avait fini de s’écraser devant le rejet continu de son frère. “ Depuis bien plus de deux ans. On a déménagé après la mort de maman. Mais arrêtons de prétendre un seul instant que tu t’intéresses vraiment à ma vie, tu n’es pas d’accord ? Comme si tu en avais quelque chose à foutre. ” Serrant les dents, la jeune femme observe un instant le combat entre Pirate et un Sabelette sauvage, tentant alors de lancer une Pokéball en direction du pokémon. “ Je ne te force pas à rester ici, tu peux continuer ton chemin, je partirais dans l’autre sens et on pourra prétendre qu’on ne s’est jamais revu. J’imagine que ça t’arrange, pas vrai, Grand Frère ? ” Elle avait prononcé ces deux derniers mots d’un air sarcastique. Une vraie peste, quand elle s’y met.
Freyja avait changé. Elle était loin d'être la petite fille qu'il avait laissé derrière lui lorsqu'il a quitté Alola. Elle avait beaucoup plus de répondant, et semblait moins fragile qu'auparavant. Elle lui tenait tête, avec un sang froid exemplaire. Alors qu'enfant, bien que Clarence avait pour habitude de la repousser, la jeune fille insistait et tentait le tout pour le tout, afin que son frère lui accorde ne serait-ce qu'une once d'attention. Aujourd'hui, elle semblait avoir comprit que c'était peine perdue que d'essayer de retrouver son frère. Et étonnement, le fait qu'elle réagisse comme ça, ça ne laissait pas le sbire de marbre. Lui qui jadis se fichait pas mal de ce qu'elle pouvait ressentir, aujourd'hui, c'était différent. La dernière fois qu'ils se sont vus, les deux jeunes gens étaient plus grands, mais ils n'avaient pas eu le temps de discuter. Disons que Clarence ne leur avait pas laissé le privilège d'échanger quelques mots. Aujourd'hui, le destin les avait fait se rencontrer de nouveaux. Ils étaient désormais adultes, et responsables. Avec un certain recul sur la vie qu'ils n'avaient pas forcément lorsqu'ils étaient plus jeunes. C'est surement pour cette raison que Clarence éprouvait une certaine empathie. Il savait dans le fond que si elle agissait comme ça, c'était elle aussi pour se protéger. Elle avait probablement beaucoup souffert du rejet de son frère, c'est surement pour cette raison qu'elle agissait ainsi aujourd'hui. Au final, ils n'étaient peut-être pas si différents qu'ils n'y paraissaient. En même temps, elle avait beau être une Hofstadter, elle avait du sang Wheeler qui coulait dans ses veines. « Et je suis loin d'avoir le profil d'un Hippoppotas effectivement » Qu'il ironise alors, Clarence, lorsqu'elle prétend préférer se retrouver face à un Hippoppotas plutôt que face à lui. « Tu marques un point » Il rétorque alors du tac au tac, quand elle lui rappelle qu'il n'a jamais été fichu de tenir son rôle de frère. Il savait parfaitement qu'elle avait raison. Il avait voulu piquer, elle avait su quoi répondre. Clarence... Clarence... Clarence... Il avait tendu le bâton pour se faire battre en même temps. Seulement Freyja était tellement énervée de l'attitude désinvolte de ce dernier, qu'elle se mit à dégainer ce qu'elle avait sur le coeur. Nul doute qu'elle n'avait pas envie de faire comme si Clarence se souciait d'elle. C'était des paroles tranchantes à certain moment. Mais il l'avait mérité tout ça. Il méritait la haine qu'elle éprouvait à son égard. Il fallait bien tôt ou tard qu'elle ait la chance de lui dire ce qu'elle ressentait vis à vis de tout ça. Lui qui l'a toujours fui. Elle avait elle aussi le droit de s'exprimer. « Grand frère ? Comment dois-je le prendre ? » Surenchérit-il de manière tout aussi sarcastique que sa petite soeur. Cet échange est tout bonnement haineux. Plus jeune, ils n'étaient pas si méchants, dans le sens où Clarence, il l'a repoussé, mais comme n'importe quel enfant pourrait repousser sa soeur ou son frère de temps à autre parce qu'il voulait être seul. Sauf que Clarence, il rejetait sans cesse sa soeur, la fuyait, lui faisait comprendre qu'elle n'avait pas sa place dans sa vie. Mais là, c'était des mots, durs, tranchants, blessants, des attitudes, et des tons mauvais. Là, ils cherchaient mutuellement à se blesser pour se blesser. Une rancoeur qui ne datait pas d'hier. « Tu as raison, on devrait s'arrêter là, et faire comme si on ne s'était jamais revu, c'est mieux ainsi » Il répond alors calmement et sagement. Mais au plus profond de lui, lorsqu'il tourne les talons pour poursuivre son chemin. Il ressent pour une fois une certaine tristesse, il est bouleversé par l'échange cinglant qu'il vient d'avoir avec sa soeur. Et même s'il en veut encore aujourd'hui à sa mère, il lève la tête vers le ciel, et se dit qu'elle est surement triste elle aussi de voir ses enfants se déchirer de la sorte, alors qu'au contraire, ils feraient mieux d'être soudés, et de se serrer les coudes. Il se retourne alors, en direction de sa soeur, qui s'éloigne d'eux, sans se retourner. Il manqua de la rattraper, mais impossible. Sirius monta sur son épaule, le questionnant. Clarence haussa les épaules et reprit son chemin. Mais voilà qu'après un petit temps de marche, ils tombèrent de nouveau l'un sur l'autre. « A croire que le désert n'est pas assez grand » Il lâche simplement, Clarence. Sans savoir si sa soeur l'a vu, ou si cette dernière a préféré l'éviter.
Si l’échange est loin d’être agréable, et que Freyja ressent la peine lui tordre le ventre, la jeune femme n’en démords pas pour autant. “ Ne parle pas trop vite, tu as tout de même l’air d’avoir pris du poids depuis la dernière fois. ” Enfin, il est quand même loin de ressembler à un Hippopotas, mais ça elle ne lui dira pas. Non, la jeune femme préfère prendre sa revanche tranquillement, en douceur malgré l’aura sombre qui traine autour d’eux. “ Prends le comme tu veux, pour peu que ça m’intéresse. ” Levant les yeux au ciel, la jeune femme fait signe à ses Moustillons alors que Clarence confirme ses pensées. Forcément, qu’il n’en a rien à faire d’elle, comme toujours. Avec le temps, Freyja a su comprendre que son aîné ne l’aimait pas, et aujourd’hui elle ne s’en porte pas plus mal. Enfin, la blessure est toujours présente, mais c’est ainsi. Elle s’en remettra certainement un jour.
Alors qu’elle reste quelques secondes là, à regarder Clarence s’éloigner, Freyja reste pensive. Elle pense à leur mère, forcément, qui doit se trouver peinée de voir ses enfants se déchirer ainsi. Mais certainement que ça ne traverse même pas l’esprit de son frère, une telle pensée. Tournant alors les talons, la jeune femme reprend sa promenade tout en se dirigeant vers le nord, comme si elle se rapprochait du volcan de Rhode. Mais elle reste bien présente dans le désert, ne cessant de penser que la prochaine fois, elle prendra le temps de se rendre plus au sud, en direction de Suerebe. Avec un peu de chance elle y sera tranquille. Reprenant alors ses recherches, se disant qu’elle aimerait quand même bien rentrer avec un Salamèche, la jeune femme se redresse en entendant une voix dans son dos. Décidément. Laissant Mousse et Pirate rejoindre le jeune homme d’un air visiblement ravi, Freyja croise les bras sur sa poitrine en le fixant. “ Ou que tu prends un malin plaisir à me suivre. ” Elle soupire légèrement, regardant un instant le ciel, puis l’horizon, avant de le regarder. “ Qu’est-ce que tu veux exactement ? ”
« C'est que tu as pris de la répartie en grandissant » Après, l'attaquer sur son physique, ça lui passait bien au dessus à Clarence. De ce côté là, il n'avait aucun complexe, et il était bien évident qu'il ait quelque peu changer physiquement, mais de là, ressembler à un Hippoppotas, c'était un peu exagéré. Il levait les yeux au ciel, tandis que leur chemin se séparait comme cela a toujours été entre eux. Sauf qu'habituellement, c'était plutôt Clarence qui le décidait, mais aujourd'hui, c'st Freyja qui avait prit les devants, ne souhaitant pas rester plus longtemps face à son présupposé frère. Elle avait beaucoup de rancoeur envers lui, et là où plus jeune, elle n'était pas en capacité d'éprouver ce genre de sentiment, aujourd'hui, elle en était capable. Elle avait assez de recul et de maturité pour voir que son frère n'était pas une si bonne personne, ou du moins, c'est ce qu'il essayait de faire croire. Elle s'éloignait, et étonnement, ça ne laissait pas de marbre le sbire. Même s'il était parvenu à faire comme si rien ne le touchait devant elle, là, s'en était tout autre. Il avait grandi, il avait changé, il avait mûri, quoi que l'on puisse penser, et il ressentait des choses qu'il ne ressentait pas auparavant. C'était dommage de repousser la seule personne qui partageait son sang, sa seule famille désormais. Son géniteur, il ignorait où ce dernier pouvait bien se trouver, et leur mère était malheureusement décédée d'une maladie foudroyante. Même s'il a tout fait pour s'éloigner de sa famille, il savait de loin, quelle était là. Seulement, leur mère était comptée parmi les étoiles. Et aujourd'hui, elle devait surement être attristée de voir ses deux enfants se cracher leur venin, et agir comme si rien ne les liait. Comme si le hasard n'avait pas suffisamment fait des siennes tout à l'heure, voilà que la fratrie se retrouvait alors sur le même chemin. Freyja dos à Clarence ne l'avait probablement pas vu. Clarence lui, aurait très bien pu rebrousser chemin et s'en aller, mais il ne put se retenir de manifester sa présence d'une remarque complètement stupide. Lui-même avait conscience qu'il disait n'importe quoi. Mais c'était une façon pour lui, de lui dire qu'il était toujours là. Pourquoi aujourd'hui, plus qu'un autre jour, il éprouvait presque ce besoin de lui parler, même si c'était pour mutuellement se faire du mal. Lorsqu'il était jeune, il aurait saisi la chance qu'elle le repousse pour s'en aller, et aujourd'hui, voilà qu'il lui parlait, comme si c'était quelque chose de complètement indépendant de sa personne. « Je trouve que tu exagères un peu, et pourquoi ne serait-ce pas l'inverse, comme tu l'as toujours fait ? » Il ne peut se retenir de la piquer à son tour. On se croirait dans un match de ping-pong à se renvoyer la balle, sauf qu'ici ce n'était pas une balle qu'ils se renvoyaient mais bel et bien des pics. « Je n'ai jamais su ce que je voulais, alors ce n'est pas aujourd'hui que je vais le savoir » C'était plutôt une bonne question à lui poser, pourquoi continuait-il d'essayer de communiquer tant bien que mal avec cette dernière, alors qu'ils n'étaient même pas foutus d'entretenir un discours calme et sain. « J'imagine que toute la famille Hofstadter t'as suivi ici ? » Comme s'il avait clairement un besoin de savoir ce qu'elle devenait, si elle était ici seule, ou avec cet homme qui l'avait adopté, ainsi que les enfants de cet homme. Cet homme à qui il en voulait également. En même temps, après qui n'en n'a-t-il pas, Clarence ? « Visiblement nos Pokémon s'entendent mieux que nous-même » Remarque inutile, puisque c'est lui qui a cherché à ce que leur relation se dégrade de la sorte. Car les deux Moustillons de sa soeur, et Sirius semblaient s'entendre à merveille. Ils jouaient ensembles, se cherchaient, se sentaient, tandis que les jeunes adultes se déchiraient.
Freyja ne prit même pas la peine de répondre à son frère, tournant alors les talons sans réfléchir plus longtemps. Ce qu’il pouvait être agaçant ! Des années qu’ils ne se sont pas revus, et voilà comment les choses se terminent. Ils partent chacun de leur côté, comme des enfants n’ayant pas eu la part de gâteau qu’ils souhaitaient. Agacée, Freyja caresse un instant Mousse venue la réconforter, déposant un baiser sur le front de la petite loutre. “ Je sais, je sais.. Mais il m’énerve, c’est comme ça. Il n’avait qu’à être là pour moi après tout, hm ? ” Si les deux Moustillons acquiescent sans trop d’hésitation, Freyja ne peut pas s’empêcher de douter, elle. Mais à quoi cela sert de courir après son frère, lui qui ne s’est jamais soucié d’elle ?
Alors qu’elle se perd dans ses pensées, le destin semble encore leur jouer des tours puisque la voix de son frère résonne derrière elle. L’aurait-il suivi ? Petit espoir rapidement balayé, alors qu’elle l’entend lui lancer une nouvelle pique. Les bras croisés sur sa poitrine, Freyja le fixe, les sourcils froncés. “ Non mais je rêve. C’est toi qui arrive derrière moi, et c’est moi qui t’aurai suivi ? Tu n’exagère pas un peu, par hasard ? ” Levant les yeux au ciel, la jeune femme secoue un instant la tête avant de soupirer. Elle ne répondra même pas à ça. Lorsqu’il la questionne sur sa famille cependant, Freyja s’approche un peu de lui, tandis que Mousse et Pirate repartent jouer avec Sirius, loin des conflits de leurs dresseurs respectifs. “ Ils habitent ici aussi, oui. C’est ma famille, que ça te plaise ou non. Donc leur place est forcément à mes côtés, contrairement à toi. ” Détournant un instant le regard pour observer un Chamallot curieux, Freyja reporte ensuite son attention sur son aîné, hochant cependant la tête en l’entendant. “ En effet. Ils sont loin de se poser autant de questions que nous. Et de passer leur temps à faire souffrir les autres, ce n’est pas dans leurs habitudes, à eux. ”
C'est Clarence qui l'avait voulu cette relation. Il a toujours fait en sorte d'éloigner sa soeur de lui, du mieux qu'il le pouvait. Il l'a toujours repoussé. Qu'importe les circonstances, il ne lui a jamais laissé la chance d'entrer dans son monde à lui, dans sa bulle. Même lorsque leur mère est décédée. Clarence s'est déplacé pour assister à l'enterrement, malgré sa rancoeur, il était triste. Mais comment dire qu'il ne l'a jamais montré. Il a toujours gardé sa tristesse pour lui. Il n'est pas du genre à dévoiler ce qu'il ressent, bien trop pudique sur ses sentiments. Comme si parler sentiments le rendait vulnérable. Lui qui a toujours joué le gros durs. Mais ce sont souvent ces personnes là qui sont bien plus sensibles qu'on ne pourrait l'imaginer. Pas une seule larme n'a coulé le jour de l'enterrement. Il était absolument hors de question que quiconque ne voit Clarence pleurer. C'était contre ses principes. Les années étaient passées, et il avait tout de même changé Clarence. Alors, il avait surtout fait des mauvais choix. Enfin, à ses yeux, ça n'en n'était pas. Mais d'un point de vue extérieur, rejoindre la Team Ombre n'était pas la meilleure idée. Mais Clarence, il s'y sentait bien, il s'y sentait vivant, pour une fois qu'il avait l'impression de compter pour quelque chose. Pas forcément pour quelqu'un mais pour quelque chose, c'était déjà beaucoup. De parvenir à ressentir ce sentiment d'exister. Mais il avait quand même évolué. Il pensait différemment. Et même si les retrouvailles avec Freyja ne s'étaient pas déroulées comme leur défunte mère l'aurait souhaité, il n'en demeure pas moins que Clarence ressentait une certaine culpabilité. Si auparavant sa soeur ne lui était jamais rentrée dedans, le fait qu'aujourd'hui elle le fasse, ça l'avait particulièrement secoué. Plus jeune, c'était lui qui la repoussait et qui n'était pas gentil avec elle, et elle, elle ne rétorquait jamais rien. Il le reconnaissait désormais Clarence, qu'il avait été très, trop dur avec elle. Alors à le voir là, on ne dirait pas, mais pourtant, au fond de lui, il était touché par la réaction de sa soeur. C'était plus facile quand elle était petite, et qu'elle n'avait pas de répartie. Maintenant, elle savait où taper pour faire mal. « Et alors, je ne vois pas le rapport » On se serait clairement cru face à deux ados entrain de se quereller pour n'importe quoi. Quoi que dans le fond, c'était quand même une véritable querelle entre frère et soeur, c'était à celui qui aurait le dernier mot, et qui aurait raison, seulement, les deux-là, c'était deux petites têtes de mûles. « Ne t'en fais pas, je ne compte pas perturber ton petit train-train quotidien, et ta vie de famille avec les Hofstadter » On y sent toute la rancoeur qui l'éprouve à l'encontre de cet homme ayant eu des enfants d'unions différentes. Ce qui avait le don d'agacer Clarence, c'est que Søren n'était pas le père biologique de Freyja. Alors peut-être que leur géniteur n'avait jamais été là pour Freyja, mais elle avait tout de même du sang de Wheeler qui coulait dans les veines, et non celui des Hofstadter, quoi qu'elle puisse dire. « La rancune ne fait pas partie de leur gêne » Contrairement à Clarence qui agissait ainsi par rancoeur envers les personnes de son passé, et c'était clairement Freyja qui en payait les frais, alors qu'elle n'y était pour rien. « Il n'a jamais essayé de te contacter ? » Il demande alors Clarence, curieux de savoir si leur géniteur s'est un jour soucié d'elle, ou s'il a fait comme avec Clarence. Parce qu'il n'a jamais été un père pour Clarence, et le jour où Clarence a tenté de renouer les liens avec lui, ça a été un peu comme quand Freyja essayait de tisser des liens avec son frère, à savoir, un véritable échec. Il faut dire que le jour où leur père est sorti de prison, et qu'il a voulu récupérer la garde des enfants, la mère de Clarence, a tout fait pour l'en empêcher. Elle ne voulait pas que ses enfants se retrouver aux côtés d'un homme comme lui. Sachant pertinemment qu'il faisait uniquement ça pour l'embêter à elle, plus que pour les récupérer vraiment, et s'en occuper comme tout père s'occuperait de ses enfants. Il ignorait même si Freyja était au courant qu'un jour, il avait voulu les récupérer.
Il l’avait toujours repoussée. Jamais Freyja n’avait su nouer un lien avec son frère aîné, malgré ses multiples essais, malgré ces moments où elle forçait le contact dans l’espoir qu’il cède ses barrières, mais ce n’est jamais arrivé. Alors avec les années, Freyja s’est formé une barrière autour du cœur, à l’endroit de la place de Clarence. Pour qu’il ne puisse plus la blesser, lui faire du mal comme il le faisait auparavant. Parce qu’elle n’est plus assez naïve pour croire qu’un jour, son frère aîné l’aimera comme elle est. Prendre ses distances, c’est la meilleure manière de gérer son frère aîné, elle le sait. “ Je te remercie. Je n’apprécierais pas que tu viennes blesser Soren et nos frères et sœurs. Ils sont bien trop jeunes pour encaisser tes impolitesses. ” Plissant légèrement les yeux, la jeune femme croise les bras sur sa poitrine, alors que leurs pokémons semblent faire fi de leurs querelles, jouant entre eux tout en découvrant de nouveaux pokémons.
Essayer de la contacter ? Freyja ne met pas longtemps avant de comprendre qu’il parle de leur géniteur. Un rire jaune, léger, s’échappe de ses lèvres alors qu’elle lève les yeux au ciel. “ Tu parles de ton père, là ? Non, jamais, et c’est tant mieux. S'il sait que j’existe, il doit bien s’en moquer et ça me convient parfaitement. Il n’est pas mon père et il ne le sera jamais, je ne veux pas d’un être comme ça dans ma vie. ” Prenant une courte inspiration alors qu’un fouinar curieux se présente, Freyja décroise finalement les bras pour observer son frère aîné. “ Pourquoi, Clarence ? Pourquoi cette question ? ” Le ton est plus neutre, soudainement. Moins colérique., rempli de rancœur. Comme si la pression était tombée finalement.
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